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LA PLANÈTE MARS.

14 nov.. — Suspect excessively small spot of snow cap at S pole.

5 février. — There seems to be a snow cap at each pole.

22 février. — The S polar region looks rather white.

D’après ces notes, il ne nous semble pas certain que les neiges aient entièrement disparu, d’autant plus que, à l’Observatoire Lick, M. Barnard a continué de les reconnaître jusqu’au 11 novembre[1] et qu’il en a été de même à l’Observatoire de Juvisy. Il nous paraît donc que M. Lowell et ses collaborateurs se sont un peu avancés en affirmant cette disparition et en écrivant (p. 44) : « Since Flammarion gives in La planète Mars no instance of the complete disappearance of the snow at either pole, we may consider the present case to be the first recorded ».

Dans tous les cas, qu’elles aient entièrement disparu ou non en décembre et janvier, c’est là un minimum dans toutes les observations de Mars.

M. Lowell tire les conclusions suivantes de l’ensemble de ces observations :

1° Le cap polaire diminue à mesure que la saison martienne avance du printemps à l’été.

2oLa calotte polaire, en diminuant, se borde d’une bande foncée qui se retire avec elle comme une frange continue.

3oCette bande était bleue, du bleu le plus marqué du disque.

4oElle a été le plus large à la saison de Mars où la fusion a été à son maximum.

5oElle polarisait la lumière incidente.

« Le deuxième point, écrit M. Lowell, a une importance particulière et curieuse, car il nous fait connaître la substance qui compose cette calotte polaire. Il n’y en a qu’une que nous connaissions pour exister à la fois sous les deux états contigus de solide blanc et de liquide bleu. C’est l’eau. Ce n’est pas l’acide carbonique, puisque celui-ci passe instantanément de l’état solide à l’état gazeux. À moins donc d’invoquer quelque substance inconnue, nous devons admettre que la bande qui borde la calotte neigeuse est une mer polaire. »

6° Cette mer polaire diffère de largeur suivant les longitudes, s’étendant en deux vastes baies aux points où les aires foncées à son bord boréal sont le plus étendues.

7oOn remarque, dans la calotte polaire, des crevasses très fortes, comme si cette calotte avait une tendance à se désagréger. Les plus importantes occupent les positions que M. W.-H. Pickering a déjà signalées en 1892, à la même époque de l’année martienne. Ce sont là sans doute des différences de niveau dans la topographie de ces régions.

8oLe 7 juin, et à des dates ultérieures, on a aperçu des points brillants,

  1. Voir plus loin.