Le niveau ordinaire d’un canal simple étant par exemple en AB (fig. 115) monterait
au moment d’une crue jusqu’en CD, l’eau se déverserait alors par une berge
en pente douce DE dans le canal latéral, et remplirait pendant quelques heures
ou quelques jours l’espace complet entre C, D, E, F. Les eaux baissant, la partie DE
Fig. 115.
Fig. 115.
serait asséchée de nouveau, et il resterait deux canaux simultanément pleins
d’eau, ensuite le canal latéral à son tour se viderait et le canal primitif seul resterait
plein d’eau.
Cette hypothèse rendrait compte des diverses circonstances constatées au moment du dédoublement des canaux :
1o Rapidité du dédoublement ;
2″ Aspect incertain succédant à la visibilité nette du canal simple (eaux boueuses au moment des crues, couleur analogue à celle des terres voisines) ;
3o Lignes foncées se dessinant après ce phénomène, avec teinte moins foncée entre ces lignes (cette dernière due à la faible épaisseur de l’eau dans la région intermédiaire DE, et à sa couleur boueuse) ;
4o Deux lignes foncées seules visibles (les deux canaux seuls pleins d’eau) ;
5o Retour à un canal unique (assèchement du canal latéral).
On conçoit que, vu la rapidité des crues, ce phénomène se présente tout le long d’un canal et même dans un certain nombre de canaux à la fois.
D’autre part, la grande largeur de la région intermédiaire DE peut se concevoir, soit à cause de la nature meuble des terres, soit encore par l’idée d’utiliser pour l’agriculture les limons déposés sur DE pendant les débordements.
On a constaté une particularité remarquable aux points de croisement de deux
Fig. 116.
Fig. 116.
canaux simples : « Au moment du dédoublement, les largeurs des canaux dédoublés
paraissent plus grandes aux points de croisement. »
L’effet des crues étant plus sensible à ces points, on a pu prévoir, au-dessus du lit normal, un élargissement des berges (fig. 116) s’étendant à une certaine longueur de chaque côté du point de croisement, de manière à constituer, dès le premier moment, une réserve disponible pour l’accumulation des eaux.
La largeur uniforme du canal, pour le niveau normal, augmenterait alors aux