Il est bien singulier que Bailly, auteur philosophe dont les idées n’étaient pas restreintes à un cercle étroit, ne songe pas à des neiges polaires. Au surplus, comme nous venons de le voir, les travaux d’Herschel font que l’historien est en retard de soixante ans sur ce que la Science connaît à son époque, relativement à Mars.
Nous arrivons maintenant à l’un des plus éminents et des plus passionnés observateurs de notre chère planète, à Schrœter. Elles embrassent dix-huit années, de 1785 à 1803.
XXV. 1785 à 1803. — Schrœter[1].
Les observations de ce laborieux astronome sur la planète dont nous traçons ici la monographie sont les plus importantes et les plus considérables de toute cette époque. Elles forment un grand ouvrage comprenant 447 pages accompagnées de 230 dessins, publié seulement en 1881, par les soins de M. Van de Sande Bakhuyzen, directeur de l’Observatoire de Leyde[2]. Les observations commencent en 1785 et s’étendent jusqu’à l’année 1803 ; elles continuent donc sans interruption les recherches de William Herschel, terminées en 1783.
Cet ouvrage, intitulé Areographische Fragmente, était resté à l’état manuscrit entre les mains de la famille de l’astronome de Lilienthal. On en a dû la première connaissance aux recherches dévouées de M. le docteur Terby de Louvain, qui, en 1873, a pu l’examiner en détail et en apprécier la haute
- ↑ Observations aréographiques faites à son observatoire de Lilienthal.
- ↑ Areographische Beitrage zur genauern Kenntniss und Beurtheilung des Planeten Mars, in mathematisch Hinsicht, von Dr J. H. Schrœter ; mit 16 Kupfertafeln. Nach dem manuscripte auf der Leidener Sternwarte, herausgegeben von H.-G Van de Sande Bakhuyzen, Director der Sternwarte. 1 vol. in-8o avec 230 dessins. Leyde, 1881.