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LA PLANÈTE MARS.

10 octobre, à 6h 55 (fig. 19).

Même jour, à 9h 55 (fig. 20).

17 octobre, à 7h 47 (fig. 21).

23 octobre, à 7h 11 (fig. 22) : la tache polaire doit être à l’extrémité de son parallèle de déclinaison.

L’auteur passe ensuite à l’examen du mouvement de rotation des taches polaires et de leur excentricité. Il arrive à la conclusion que la latitude de la tache polaire boréale, étudiée pendant les observations de 1781, doit être 76° ou 77° Nord : « car, dit-il, je trouve que pour les habitants de Mars, la déclinaison du Soleil le 25 juin 1781, à 12h 15m de notre temps, était environ 9° 56′ Sud et que la tache polaire doit avoir été assez éloignée du pôle nord pour se trouver à quelques degrés dans la partie éclairée du globe et être invisible à nos yeux. » Il ajoute :

Le pôle sud de Mars ne pouvait être éloigné du centre de la tache brillante australe de l’année 1781 ; cette tache était d’une étendue assez grande pour couvrir toutes les régions polaires jusqu’au 70e ou même jusqu’au 60e degré de latitude.

En 1781, la tache polaire australe s’étendait sur un arc de grand cercle égal à 45°, 50° ou peut-être 60° du globe de Mars : elle ne pouvait avoir une grande distance polaire ; cependant son centre n’était pas juste au pôle.

Il résulte de cette étude que le pôle nord de Mars doit être dirigé vers 17° 47′ de la constellation des Poissons, et que l’inclinaison de l’axe sur l’écliptique est de 59° 42′. Puis l’observateur ajoute :

« Ayant ainsi déterminé ce que les habitants de Mars doivent appeler l’obliquité de leur écliptique, ainsi que la situation des points équinoxial et solsticial, nous pouvons nous rendre compte des saisons de Mars et nous expliquer ainsi les variations si remarquables des taches polaires. » Écoutons Herschel lui-même :

L’analogie entre Mars et la Terre est certainement la plus évidente parmi toutes les planètes du système solaire. Leur mouvement diurne est presque le même ; l’obliquité de l’écliptique, cause des saisons, est analogue ; de toutes les planètes supérieures, la distance de Mars au Soleil est la plus rapprochée de celle de la Terre, et il en résulte que la durée de l’année martienne n’offre pas avec la nôtre ces énormes différences que présentent les années de Jupiter, de Saturne et de Georgium Sidus (Uranus). Si donc nous savons que notre planète a ses régions polaires glacées et couvertes de montagnes de glaces et de neiges, lesquelles glaces et neiges fondent en partie lorsqu’elles sont alternativement exposées aux rayons solaires, il est permis de penser que les mêmes causes produisent probablement les mêmes effets sur le globe de Mars, que ses taches polaires, si brillantes, sont dues à la vive réflexion de la lumière sur ces régions de neiges et