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LA PLANÈTE MARS.

solaires, quoique, vers la fin de cette période, dans une direction si oblique qu’ils ne devaient plus guère avoir d’efficacité sur la fonte des neiges. D’un autre côté, pendant l’année 1781, la tache polaire boréale qui avait été exposée à la chaleur solaire pendant douze mois et allait s’en retournant vers la nuit, paraissait petite et s’accroissait graduellement. Cette explication de William Herschel sur les taches polaires de Mars a été adoptée depuis cette époque comme la plus naturelle, la plus simple et d’ailleurs la plus logique puisqu’elle est identique à celle de nos propres taches polaires terrestres. Nous pouvons penser, il est vrai, que les conditions physiques, climatologiques et météorologiques ne sont pas les mêmes sur les autres mondes que sur le nôtre. Mais l’explication par analogie est évidemment la première que la nature nous offre elle-même. Lorsqu’elle suffit complètement pour expliquer un phénomène observé, il n’y a pas de raison pour en chercher une autre.

Pendant cette même période d’observations en 1777 et 1779, William Herschel conclut du mouvement des taches une période de rotation de 24h 39m 21s,67. Nous verrons plus loin que cette période a été corrigée en 1840 par Mädler, d’après les observations d’Herschel même.

Il trouva en même temps que l’inclinaison de l’équateur de la planète sur l’écliptique est de 28° 42′ et que son nœud ascendant est situé à 19° 28′ du Sagittaire.

Nous donnerons ici une analyse détaillée de ces deux importants mémoires de William Herschel[1].

PREMIER MÉMOIRE[2]
Lu le 11 janvier 1781, envoyé de Bath le 18 octobre 1780.

Comme son titre l’indique, ce travail a pour but de déterminer la durée de la rotation des planètes, afin de vérifier par cette durée si la rotation diurne de la Terre reste toujours égale. L’auteur commence par traiter des mouvements de la Terre et principalement de son mouvement diurne, et il suggère l’idée de vérifier la constance du mouvement diurne d’une planète par le mouvement diurne d’une autre. Il s’occupe principalement ici de Jupiter et de Mars.

Les observations de la planète ont commencé le 8 avril 1777 et n’embrassent que quatre jours de cette année, les 8, 17, 26 et 27 avril. L’illustre

  1. Philosophical Transactions, 1781, page 134, et 1784, page 273.
  2. Astronomical observations on the rotation of the planets round their axes, made with a view lo determine whether the Earth’s diurnal motion is perfectly equable.