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LA PLANÈTE MARS.
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Or, parmi les « canaux » de M. Schiaparelli, on peut en remarquer deux, l’Hiddekel et le Gehon, qui aboutissent précisément à ces embouchures (voy. la figure suivante, 296).

Pourquoi ces lignes foncées ne seraient-elles pas les fleuves indiqués par ces embouchures ? Ne les suit-on pas, en quelque sorte, étalés en nappe pour former une mer sans doute peu profonde ?

Continuons cette assimilation.

Sur ce dessin de Dawes nous remarquons, à droite de cette baie fourchue du Méridien, une autre embouchure, plus allongée encore.



Fig. 296. — Fleuves de Mars. — Le Gehon, l’Hiddekel et l’Orontes aboutissant à la baie du Méridien. L’Oxus et l’Indus.

C’est l’embouchure de l’Indus, dans laquelle arrive l’Oxus.

Ici donc encore nul besoin d’imaginer des canaux ou des mystères. Voilà bien, et très naturellement, encore un fleuve, très large, dira-t-on, plus large que le Mississipi, le Saint-Laurent et l’Amazone, — mais ce n’est pas là une objection, surtout pour des terrains plats.

Ainsi, la discussion attentive des observations de Dawes et leur comparaison avec celles de M. Schiaparelli conduisent à proposer le commencement d’explication suivante :

L’Hiddekel, le Gehon, l’Indus et l’Oxus sont tout simplement des fleuves.

Peuvent être également considérées comme des fleuves toutes les lignes foncées qui aboutissent à des golfes ou embouchures, telles que : le Léthé, qui se jette dans la mer Flammarion, à la baie Gruithuisen (carte de Green et p. 69) ; le Titan, qui se jette dans la mer Maraldi, à la baie Trouvelot ; le Phison, qui se jette dans le détroit d’Herschel II, à la baie de Schmidt ; le Gange ou la Manche, qui se jette dans la baie Christie ; le Chrysorrhoas, qui