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ANCIENNES OBSERVATIONS.

paraît pas avoir été aussi bien servi par cette planète que par la première. Nos lecteurs en jugeront par les six dessins ci-dessus (fig. 26), que nous mettons sous leurs yeux. Le premier est du 19 septembre, à 10h 28m (lunette de 23 palmes, de Campani). Le second est du lendemain 20 septembre, 10h 30m, Mars étant au méridien comme dans le cas précédent. Le 21 septembre, dans les mêmes conditions, il obtint la figure suivante. Les trois autres sont du 21 septembre, deux heures et demie après l’observation précédente, du 24 septembre, à 7h 0m, et du même jour, à 9h 30m. Ces figures ne prouvent pas grand chose, et sont plutôt faites pour accroître notre perplexité. Ne croirait-on pas voir des os de mort sur un disque blanc ?

Ses observations et ses dessins « géographiques » de Vénus, qui ont été en partie confirmés en notre siècle, ont été obtenus à l’aide d’instruments plus nets et plus puissants sans doute. On trouve dans le même ouvrage un dessin de Vénus, fait le 7 janvier 1728, à l’aide d’une lunette de Campani de 94 palmes, par une très belle nuit, de 6h à 7h du soir. Quatre observateurs certifient avoir reconnu absolument les quatre mers représentées ; l’un d’entre eux ajoute même : « maxima voluptate. » Les quatre taches sombres vues sur le disque de Vénus en quadrature ont été baptisées par Blanchinus des titres de « mer de Vespuce, de Galilée, Royale, et de l’infant Henry. » Cette observation est curieuse, et l’on ne se serait pas douté alors que la géographie de Mars serait plus rapidement connue que celle de Vénus.

Cette figure est analogue à celles du même observateur que nous avons reproduites dans notre ouvrage les Terres du Ciel, au chapitre de Vénus.

Signalons encore ici, pour mémoire, deux publications sur Mars faites, la première en 1731, par B. H. Ehrenberger : De Marte (Coburgi) ; la seconde, en 1738, par G. M. Bose : De Marte Conglaciante (Lipsiæ).

XIX. 1740. — Cassini II[1]

Cet astronome, fils de Dominique Cassini et son successeur à l’Observatoire de Paris, a réuni dans cet ouvrage les observations de son père et celles de Maraldi. Il n’y ajoute rien. L’auteur ne reproduit aucun dessin, quoiqu’il en donne de Vénus. Il semblait alors que la géographie de Vénus serait plus rapidement connue que celle de Mars.

XX. 1764, 1766. — Messier.

Le grand découvreur de comètes a fait à Paris (il y avait son observatoire au-dessus de l’hôtel de Cluny) une observation de Mars le 3 mai 1764, vers

  1. Éléments d’Astronomie, p. 457-461