MM. Schiaparelli et Green (fig. 284), de septembre à décembre : ce détroit a absolument disparu, quoique l’œil et tous ses environs soient bien visibles et non voilés par des nuages. Sur mes dessins de cette année 1877, le lac n’est, non plus, jamais rattaché à la mer. Voilà donc encore ici une variation incontestable. Remarquons que l’observateur italien a fait tous ses efforts pour retrouver l’émissaire dont il s’agit et n’a pu parvenir à en apercevoir la moindre trace. Cependant ce tracé est déjà indiqué en 1830 sur la carte aréographique de Beer et Mädler. Ainsi le changement est absolument prouvé. Voir ci-dessous le dessin de Green conforme, d’ailleurs, à tous les autres de la même année.
Ce détroit est redevenu visible en 1879, mais incomparablement plus mince qu’il ne s’était montré en 1862.
Ce lac circulaire mesure 17 degrés de longueur sur 14 de largeur, soit 1 020 kilomètres sur 840, c’est-à-dire que sa superficie est un peu supérieure à celle de la France.
Cette étude conduit donc à la conclusion certaine que des changements réels s’opèrent constamment à la surface de ce monde voisin.
D’après M. Schiaparelli, en 1877, ce lac est circulaire (fig. 285) ; un affluent
Fig. 285. — Le lac du Soleil en 1877.
le rattache à droite au petit lac du Phénix, et un second affluent, plus large,
mais plus pâle, le relie en haut de la mer australe. L’auteur a examiné cette
région avec un soin tout spécial, parce qu’elle différait déjà sensiblement
des dessins faits par Dawes, Lockyer et Kaiser en 1862 et 1864 : le lac était
alors ovale, allongé dans le sens Est-Ouest. Au contraire, en 1877, il était
« parfaitement circulaire, avec le bord légèrement ondulé », et quelquefois
même il paraissait plutôt allongé dans le sens vertical. De plus, en 1862