férente. Comparez les détails des deux dessins, vous en recevrez la même impression.
Comparons aussi deux dessins faits également le même jour, et presque
à la même heure, le 4 juin 1888, l’un par M. Schiaparelli, à Milan (fig. 266),
l’autre par M. Perrotin, à Nice (fig. 267), et tous deux à l’aide d’excellents
instruments. Sans contredit, ces deux dessins indépendants se confirment
aussi l’un l’autre. On voit sur tous les deux : 1o la mer du Sablier (un peu plus
avancée vers la gauche, par suite de la rotation de Mars, sur le second dessin
Fig. 266. — Dessin de Mars fait le 4 juin 1888, par M. Schiaparelli, à Milan.
que sur le premier) ; 2o son prolongement appelé Protonilus ; 3o un golfe conduisant
à Astaboras ; 4o la petite ligne nommée Astusapes ; 5o les deux canaux
doubles du Phison et de l’Euphrate montant en ligne droite de Protonilus
pour se joindre à la mer supérieure ; 6o l’Hiddekel allant du lac Ismenius à la
baie fourchue ; 7o le Gehon partant d’un point assez éloigné de ce lac pour se
rendre à la même baie ; 8o la tache polaire inférieure ; 9o l’Euphrate allant
jusqu’à cette tache polaire ; 10o une échancrure sombre dans cette tache à
gauche. La concordance est assurément incontestable, ce qui nous prouve
que ces lignes droites extraordinaires existent réellement.
Mais pourtant quelles différences dans les aspects ! Le Gehon est incomparablement plus large dans le dessin de M. Perrotin que dans celui de M. Schiaparelli (il est vrai qu’il se rapproche du centre) ; la baie de la mer du Sablier, vers Astaboras, est plus marquée et plus importante ; il en est de même du Protonilus, composé d’un seul estompage dans le dessin de Nice et d’un