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LA PLANÈTE MARS.

nombre 687 les unités de chaleur reçues par chaque hémisphère pendant l’année entière, l’été de chaque hémisphère recevra 436 de ces unités et l’hiver 251.

Remarquons maintenant qu’il y a une grande inégalité de durée entre l’été et l’hiver de chaque hémisphère. Pour l’hémisphère austral, l’été dure 306 jours et l’hiver 381. La chaleur diurne moyenne reçue par cet hémisphère est donc de

436 unités de chaleur répandues sur 306 jours,

ce qui lui donne pour chaque jour : 1,42.

En hiver, cet hémisphère reçoit

251 unités de chaleur répandues sur 381 jours,

ce qui lui donne pour chaque jour : 0,66.

La différence est considérable. Si les conditions météorologiques de Mars étaient les mêmes que celles de la Terre, cet hémisphère subirait une époque glaciaire. Il est probable que la neige y est beaucoup moins épaisse : elle fond presque entièrement après le solstice d’été.

Chaque hémisphère ayant des saisons symétriquement opposées, l’hémisphère boréal de Mars a un été de 381 jours et un hiver de 306. La chaleur diurne reçue par cet hémisphère est donc pour son été de

436 unités de chaleur répandues sur 381 jours,

ce qui lui donne pour chaque jour : 1,14.

Et dans son hiver, cet hémisphère reçoit

251 unités de chaleur répandues sur 306 jours,

ce qui lui donne pour chaque jour : 0,82.

Les climats de cet hémisphère martien sont donc plus tempérés que ceux de l’hémisphère austral. Ceux-ci sont beaucoup plus rudes. 'C’est le même cas que sur la Terre, mais incomparablement plus accentué, car, au maximum d’excentricité de l’orbite terrestre, le plus grand contraste est 1,38 et 0,68.

Quant à la différence de distance périhélique et aphélique, l’hémisphère austral reçoit, à son solstice, environ une fois et demie plus de chaleur que l’hémisphère boréal. Il semble que les neiges australes devraient diminuer, en été, dans une proportion beaucoup plus grande que les neiges boréales, si les conditions géographiques étaient les mêmes. Mais, comme sur la Terre, il y a plus d’eau dans l’hémisphère austral martien que dans son hémisphère boréal.

Quelles indications les observations nous fournissent-elles sur ce point ?

C’est ce que nous allons examiner.