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LA PLANÈTE MARS.

l’hémisphère austral. La Terre met huit jours de plus pour aller de l’équinoxe de mars à l’équinoxe de septembre que pour aller de l’équinoxe de septembre à celui de mars. Mais, si l’on examine le globe dans son ensemble, on trouve que la compensation est exacte : le Soleil, malgré ses variations de distance périhélique et aphélique, restant plus longtemps sur une section de l’orbite que sur l’autre, verse exactement sur chacune d’elles la même quantité de chaleur.

Ainsi, la quantité de chaleur que la Terre reçoit du Soleil dans chaque partie de l’année est proportionnelle à l’angle décrit, durant le même laps de temps, par le rayon vecteur du Soleil. Cette relation peut être comparée à la deuxième loi de Kepler, d’après laquelle les aires ou surfaces décrites par les rayons vecteurs des orbites sont proportionnelles aux temps employés à les parcourir, en remplaçant le temps par les angles. Ainsi, en allant de A en B (fig. 258), dans la section de l’orbite la plus proche du Soleil, Fig. 258.

Égalité de chaleur reçue pour des arcs égaux.
la Terre ne reçoit pas plus de chaleur en parcourant cet arc de 90° qu’elle n’en reçoit dans l’autre section, en se rendant de C en D pour parcourir un même arc de 90°. Seulement, elle a mis plus de temps pour parcourir le second arc que le premier.

La quantité de chaleur reçue par une planète quelconque en chaque point de son orbite varie exactement comme sa longitude héliocentrique, de sorte que les mêmes quantités de chaleur sont reçues du Soleil pour des angles égaux, quelle que soit la position de l’orbite que l’on considère. Coupons, par exemple, l’orbite terrestre par un diamètre quelconque passant par le Soleil ; puisqu’il y aura 180° de longitude de part et d’autre de cette ligne, la même quantité de chaleur solaire sera reçue par chaque segment. Donc, en passant d’un équinoxe à l’autre, que ce soit de A en B par l’aphélie (fig. 259) ou de