A. — Saisons et climats des deux hémisphères terrestres.
L’orbite terrestre n’est déjà plus une circonférence, mais une ellipse marquée. L’excentricité, c’est-à-dire la distance du centre de l’orbite elliptique au foyer, en unités du demi grand axe, est 0,01677. En admettant 149 millions de kilomètres (π étant 8″,82) pour ce demi grand axe ou distance moyenne, nous voyons que cette valeur est de 2 498 730 kilomètres. La Terre est donc de 4 997 460 kilomètres plus proche du Soleil au périhélie qu’à l’aphélie. On a pour ces distances :
Distance périhélie |
0,98323 | | 146 501 270 kilomètres. |
Distance moyenne |
1,00000 | 149 000 000 » | |
Distance aphélie |
1,01677 | 151 498 730 » |
Cette excentricité étant environ 160 de la distance moyenne, le Soleil est d’environ 130 plus près de nous au périhélie qu’à l’aphélie. Comme la lumière et la chaleur solaires irradient dans toutes les directions tout autour du Soleil et se répandent en divergeant sur la surface d’une sphère qui va toujours en s’agrandissant, l’intensité de cette lumière et de cette chaleur diminue en raison de l’agrandissement des surfaces de cette sphère, c’est-à-dire en raison du carré de la distance. Par conséquent, l’hémisphère exposé au soleil reçoit au périhélie 260 ou 130 plus de chaleur qu’à l’aphélie[1]. La proportion est à peu près de 106,5 à 100.
La Terre passe au périhélie le 1er janvier et à l’aphélie le 1er juillet. Les hivers de notre hémisphère arrivent donc quand la Terre est le plus proche du Soleil et les étés quand elle est le plus loin. Il résulte de cette circonstance que nos hivers sont moins froids qu’ils ne le seraient s’ils arrivaient de l’autre côté de l’ellipse, et nos étés moins chauds. C’est le contraire pour l’autre hémisphère. Il semble donc que le pôle austral devrait avoir plus de neiges que le boréal en hiver, et, au contraire, moins que le nôtre en été.
Nous ne devons pas en conclure immédiatement que les hivers de l’hémisphère austral sont plus froids que les nôtres, parce que l’absorption de la chaleur solaire reçue dépend beaucoup de l’état de la surface qui la reçoit. Si cette surface est un océan, par exemple, l’eau des mers ne s’échauffe jamais à plus de 29°, même sous les tropiques (Humboldt, Mélanges, p. 441) ; si ce sont des forêts, la température du sol pourra s’élever à 36° ou 40° ; si c’est du sable aride, elle pourra atteindre 60° et même 70°. La distribution des températures est ensuite réglée par la conductibilité des eaux, par le régime des vents, par l’humidité de l’atmosphère. Nous ne devons donc rien
- ↑ à peu près ou ou