Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 1, 1892.djvu/50

Cette page a été validée par deux contributeurs.
38
LA PLANÈTE MARS.

vembre qu’elle parut diminuée. Ces changements ont quelque ressemblance avec ceux qui ont été observés par M. Cassini dans les taches de Jupiter, et avec ceux-mêmes qui s’observent quelquefois dans les taches du Soleil.

Ces observations de Maraldi en 1704 confirmaient, comme on le voit, la durée de rotation trouvée par Cassini et l’existence des taches de diverses natures à la surface de la planète, les unes foncées, les autres blanches. Ces taches lui paraissent variables, en étendue et en position, comme celles de Jupiter.

En 1704, Mars se présentait à la Terre comme en 1672, en opposition périhélique, et les dessins de Maraldi devraient pouvoir s’accorder plus ou moins avec les aspects suivants, qui représentent l’ensemble du tour de la planète Fig. 23.

Aspects de Mars pendant les oppositions périhéliques.
en cette position. La fig. A, dont le méridien central est 270°, et qui montre la mer du Sablier, correspond presque à la face représentée fig. 20.

Nous avouons ne pouvoir identifier avec certitude, et même avec probabilité, les trois dessins de Maraldi. Cette bande existait réellement, plus ou moins pareille au dessin, puisqu’elle a servi à déterminer la rotation, mais elle ne ressemble pas à ce qui a été vu par Cassini et Hooke, et Maraldi constata lui-même des changements d’aspect pendant ses observations. Il n’est pas douteux, non plus, que cette sorte de gonflement de la bande que l’on voit sur les deux premiers dessins n’ait varié sous les yeux mêmes de l’observateur.

Nous avons donc dès maintenant, en 1704, quatre faits établis par les observations, dont la première utile date de 1656 (Huygens), c’est-à-dire de 48 ans :

Le globe de Mars a des taches, comme le globe lunaire ;

Il est animé d’un mouvement de rotation analogue à celui de la Terre : 24h 39m :

Au contraire de celles de la Lune, les taches de Mars sont variables ;

Les pôles sont marqués par des taches claires.

À l’opposition périhélique suivante, 1719, Maraldi renouvela les mêmes observations à l’Observatoire de Paris. Nous allons également les publier, avec les quatre dessins qui les accompagnent. Les voici.