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LA PLANÈTE MARS.

M. Green, ne sont pas exacts. Non seulement ils diffèrent considérablement des aspects représentés par les observateurs expérimentés, mais ils différent même entre eux. Si donc les formes générales des continents et des mers sont mal dessinées et ne sont pas conformes à la réalité, nous pouvons douter encore davantage de l’exactitude des détails minuscules qui sont encore plus difficiles à représenter.

» La carte de l’astronome de Milan, ajoute-t-il, altère la forme de la mer du Sablier, spécialement dans son prolongement oriental et pour la forme particulière de la mer Main. La mer Knobel, l’une des configurations les plus distinctes et les plus faciles à reconnaître de la planète, n’y est pas représentée du tout. Au lieu de cela, la planète se montre couverte d’un réseau de fines lignes droites étroites.

» Si nous comparons, notamment, trois dessins de M. Schiaparelli faits en 1877,

Fig. 252. — Comparaison de six dessins de Mars.
1879 et 1882, avec trois autres dessins faits aux mêmes époques par MM. Green, Maunder et Bœddicker, nous devrions nous attendre à ce que les trois dessins d’un même observateur s’accordent entre eux mieux que ceux faits par trois observateurs différents. Or, c’est le contraire que l’on remarque. Ne croirait-on pas plutôt que les trois dessins inférieurs ont été faits par une même main et les trois supérieurs par trois mains différentes. ?

» Pourtant, ajoute encore M. Green, qu’est-ce que l’observateur de Milan a vraiment vu, car enfin il doit avoir vu quelque chose qui donne une base quelconque à ses canaux ? Un examen attentif peut résoudre en partie cette question,