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LA PLANÈTE MARS.

cxxxviii. 1890. — Asaph Hall. Observations de Mars à Washington.

M. Asaph Hall, l’éminent astronome auquel on doit la découverte des satellites de Mars, a fait, du 28 mai au 25 juin 1890, une nouvelle série d’observations de ces satellites. Elles confirment les orbites.

On a essayé, en plusieurs nuits, de reconnaître les canaux doubles, mais sans y réussir. L’image de la planète était diffuse et onduleuse. On sait que la planète est restée très basse.

Le grand équatorial de l’Observatoire naval de Washington mesure, comme on le sait, 26 pouces anglais ou 0m,66 d’ouverture.

Cette persistance d’invisibilité dans ce gigantesque instrument est bien curieuse.

cxxxix. 1890. — Keeler. Taches blanches sur le terminateur de Mars.

Un aspect analogues à celui que l’on observe au bord de la Lune, le long du terminateur de l’hémisphère éclairé par le Soleil, lorsque les sommets des montagnes lunaires et des cirques se montrent en dehors de la région complètement éclairée, a été observé sur Mars à l’aide du grand équatorial de 36 pouces de l’Observatoire Lick, pendant les soirées des 5 et 6 juillet. Une esquisse par M. J.-E. Keeler, le 5 juillet, à 10h, montre une tache blanche elliptique fort étroite mesurant de 1″ 1/2 à 2″ de longueur, se projetant au Nord en formant un petit angle avec la ligne du terminateur. La soirée était très belle et l’atmosphère excellente. À 10h 30m, cette petite tache blanche était entrée dans le disque et restait visible sur un fond plus sombre. Le lendemain 6 juillet, le même aspect a été observé avec le plus grand soin. On put suivre une tache blanche analogue pendant plus d’une heure ; on en observa même deux qui se réunirent. De ces deux taches, l’inférieure était située à l’extrémité d’une longue bande brillante de la surface de la planète allongée au nord de Deuteronilus. L’interprétation la plus simple de ce phénomène est naturellement de considérer cette bande comme élevée au-dessus de la surface générale de la planète. À 10h 25m, l’aspect était le même que celui de la veille et avait certainement la même cause.

Les observateurs ont fait plusieurs esquisses. Les principaux canaux de M. Schiaparelli ont été vus sous forme de bandes larges et diffuses assez faibles, excepté le Gehon qui était très fort. On les a vus doubles (Astronomical Society of the Pacific, t. II, p. 299. — L’Astronomie, 1890, p. 465.)

Les deux satellites de Mars ont été aperçus par un visiteur, une dame, qui ignorait leur existence. La planète était au centre du champ et n’était pas masquée par une barre.