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PH. GÉRIGNY. — LES MARÉES SUR MARS.
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servi d’une lunette de 6 pouces armée d’un grossissement de 256. Ces points sont les suivants :

   
    Longitude.  Latitude.
1.
Mer du Sablier
294°,5 +14°,6
2.
Point nord du marais Coloé
295°,1 +42°,4
3.
À gauche de la mer du Sablier
271°,6 +15°,4
4.
Œnotria et Japygie
293°,6 47°,9
5.
Stygia Palus
198°,0 +28°, 1
6.
Eunostos
223°,7 +25°,6
7.
Cyclopum
219°,5 +22°,0
 
Angle de position de l’axe de Mars
231°,5
Distance polaire de la neige boréale
233°,5
Longitude de la neige polaire boréale
281°,1

Cette nouvelle carte ne ressemble guère aux précédentes. Il est vrai qu’elle ne représente qu’une esquisse.

cxxxiv. 1888. — Ph. Gérigny. Les marées sur Mars[1].

Cette question a déjà été étudiée plus haut (p. 341). Nous avons prié M. Gérigny, le savant secrétaire de L’Astronomie, d’en faire un nouveau calcul, et voici le résultat de son investigation.

Les modifications si remarquables qui ont été observées dans ces dernières années à la surface de la planète Mars, paraissent causées par de grands déplacements de la masse liquide qui recouvre en partie ce globe planétaire : nous aurions ainsi assisté tantôt à de véritables inondations, tantôt à des retraits de la mer sur de vastes étendues. De pareils phénomènes suggèrent naturellement l’idée que les marées qui peuvent exister à la surface des océans de la planète n’y sont peut-être pas étrangères. Il serait donc d’un haut intérêt de pouvoir calculer l’importance des marées produites par les deux satellites et par le Soleil. J’ai cherché, sur l’invitation de M. Flammarion, à entreprendre ce calcul ; malheureusement, en ce qui concerne les satellites, les éléments font presque absolument défaut, puisqu’on en ignore les masses. On sait seulement qu’ils sont très petits, et l’on connaît la faible distance qui les sépare de la planète. On peut donc penser a priori que leur proximité compense leur petitesse et leur permet d’exercer des effets appréciables sur le niveau des océans de Mars ; mais, pour calculer ces effets, on est réduit à des hypothèses.

En raison du peu d’éclat de ces petits astres, on est conduit à leur attribuer un diamètre extrêmement petit. J’ai supposé 12 kilomètres de diamètre pour le premier, 16 pour le second, qui est un peu moins brillant. Ces nombres m’ont été fournis par M. Flammarion. J’ai supposé la densité des satellites égale à celle de la planète. J’ai admis, pour la distance du premier, 2,771 rayons de Mars, et pour la

  1. L’Astronomie, 1889, p. 384. — Bulletin de la Société Astronomique de France, septembre 1889, où l’on trouvera tous les détails du calcul.