L’Oxus a faibli beaucoup, et dernièrement je ne le voyais plus, tandis que l’Indus a reparu. L’Hiddekel est presque invisible ; le Gehon est un peu enfumé, il va à un petit lac, d’où sortent deux lignes à droite vers le Lacus Niliacus. Mais, ce qui est le plus extraordinaire et le plus inattendu, ce sont les changements survenus depuis un mois dans la Boréosyrte et dans les régions environnantes ; l’esquisse que j’en donne n’est pas définitive, car il y a quelques petits détails sur lesquels j’ai besoin de répéter encore mon examen ; cependant leurs géminations et leur disposition sont hors de doute. Quel étrange enchevêtrement ! Que peut signifier tout cela ? Évidemment la planète a des détails géographiques fixes, semblables à ceux de la Terre, avec golfes, canaux, etc., à plan régulier. Vient un certain moment, tout cela disparaît pour faire place à ces grotesques polygonations qui, évidemment, s’attachent à représenter approximativement l’état antérieur, mais c’est un masque grossier et je dirai presque ridicule, L’étude du Népenthès, sous ce point de vue, est fort instructive, et ce qui arrive dans la Boréosyrte est du même genre ; seulement ici la grande obliquité de la vue rend l’étude plus difficile. C’est en vain qu’en 1884 et en 1886 j’ai tâché de démêler avec le 8 pouces ce qui arrive dans cette région. Il fallait le 18 pouces pour cela.
Voilà certes des observations qui paraissent faites avec la plus rigoureuse précision. Comment penser que l’auteur d’une analyse aussi soignée soit dupe d’illusions ? L’application de son équatorial aux mesures d’étoiles doubles comme à l’examen des détails de la géographie martienne, témoigne que les résultats obtenus correspondent aux grossissements employés, selon