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LA PLANÈTE MARS.
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trant avec évidence qu’il existe sur Mars des régions de transition, entre les obscures et les claires.

Le canal des Titans a fait l’objet d’observations très perplexes et plus extraordinaires encore que les précédentes. On le voit le long du 170e méridien : cette ligne a été visible jusqu’au 9 janvier. Du 10 janvier au 10 février, on voyait à côté un second canal, partant aussi, en haut, du golfe des Titans, mais se dirigeant vers l’extrémité droite de la Propontide. Dans une troisième période, les 12 et 13 février, ce second canal avait disparu et l’on voyait une autre ligne, cette fois parallèle à la première. Quelle part faut-il faire à l’illusion ?

La « neige olympique » de 1879 n’a pu être retrouvée.

Sur sa carte de 1879, M. Schiaparelli avait donné le nom de mer Polaire boréale (comme on le voit aussi sur notre carte, p. 69) à une longue tache grise qui semble en effet entourer le pôle nord. Pendant ses observations de 1881-82, il se convainquit qu’il n’y a pas là une étendue assez vaste pour être comparée à la mer Polaire australe, mais plutôt plusieurs mers ou lacs, tels que la mer Acidalium, la Propontide, le détroit d’Anian, le Tanaïs, l’Alcyon, ne formant pas un ensemble continu et laissant probablement une terre libre au pôle boréal.

La mer Maraldi ou mer Cimmérienne a été vue avec sa forme habituelle, et très foncée sur ses bords. Mais, dans sa région médiane, elle était si claire que l’observateur considère cette région comme une longue île, ressemblant à une queue de comète, étroite et brillante à droite, large et moins claire en s’étendant vers la gauche.

Les deux îles de Thulé ont montré des taches blanches aussi brillantes que les neiges polaires, moins grandes que ces îles, et qui ont changé de place.

À droite de l’Élysée, on voit un canal courbe, double aussi, l’Hyblæus. C’est un cas à peu près unique, sur la planète, d’une gémination curviligne.

Comme nous l’avons déjà remarqué plus haut, la partie inférieure de la mer du Sablier, nommée Nilosyrtis, a été vue pendant cette opposition, élargie et assombrie, atteignant presque la largeur de la mer Tyrrhénienne, ce qui n’existait pas en 1879. Cet élargissement avait déjà été observé par Secchi en 1858, Burton en 1871, 1873, et Green en 1873. Il y a là aussi des variations certaines.

Nous pouvons appliquer la même conclusion à la région voisine nommée Boreosyrtis.

La Libye présenta une coloration rouge foncé, et sa surface rappelait l’aspect d’un tissu pelucheux, velu, ou, si l’on veut, donnait l’impression d’être parsemée de petits pores.

La « neige atlantique » a été visible pendant toute cette opposition. De plus,