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LA PLANÈTE MARS.
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Le Simoïs, très difficile à discerner en 1877, a été en 1879 l’un des canaux les plus évidents. Sa courbure est restée la même.

La péninsule de l’Hespérie a été moins facile à observer en 1879 qu’en 1877. Elle paraissait légèrement ombrée.

Le canal des Éthiopiens et le Léthé ont été parfaitement visibles, tandis qu’en 1877 ils ne l’avaient été que difficilement : « Ils aboutissent sûrement tous deux, comme la carte l’indique, au golfe des Alcyons, ainsi que l’Eunostos : ce tracé est le véritable, celui de la première carte n’était pas sûr. » Toutefois, nous trouverons, sur les cartes à venir, que cette forme de l’Alcyonus Sinus n’est pas stable du tout.

La Petite Syrte, ou la baie de Gruithuisen, a paru, le 1er octobre 1879, séparée de la mer du Sablier ou Grande Syrte, par une région claire traversant la mer Flammarion sur le 280e méridien, comme l’avaient déjà observé Lockyer, Kaiser, Rosse, Schmidt et Burton.

La mer du Sablier a été observée sensiblement plus large en 1879 qu’en 1877. Cette fois-ci elle correspond mieux à l’aspect classique sous lequel nos lecteurs l’ont vue passer devant leurs yeux depuis les premières pages de cet Ouvrage.

C’est là un point fort important aussi pour notre étude de la planète, pour les idées que nous pouvons nous former sur sa constitution physique. L’étendue de cette mer varie. Il n’y a ni tergiversations, ni faux-fuyants à invoquer, pas plus que notre incompétence d’expliquer les choses inconnues. Cette variation est certaine, comme celles que nous avons déjà relevées dans le cours de ces comparaisons, et plus encore, s’il est permis de mettre des degrés dans la certitude.

Si les taches foncées de Mars représentent des mers, ces accroissements d’étendue correspondent à des inondations et conduisent à penser que ces rivages (la gauche surtout de la mer du Sablier, le long de la mer Flammarion) sont très plats.

Ces inondations durant plusieurs mois ne sont pas dues à des marées.

Pour éviter ces conclusions, il nous faudrait admettre que les taches de Mars ne sont pas des mers. Bien difficile.

Par suite de l’élargissement de la mer du Sablier sur ses rivages de gauche, la mer Main, ou le lac du Népenthès, s’en est trouvée plus rapprochée en 1879 qu’en 1877, la pointe de terre que M. Schiaparelli avait baptisée du joli nom de promontoire d’Osiris ayant à peu près disparu. Comparez avec soin la carte de 1877 (p. 305) avec celle-ci.

L’Ausonie, qui correspond à la terre de Cassini et à l’île Dreyer, s’est montrée, le 26 et le 28 octobre, traversée par une traînée grise (l’Euripe) variable de ton et de largeur. C’est là aussi une formation variable, qui, la plupart