jusqu’au 26 décembre, alors moins noir et plus large, M. Schiaparelli pense, comme on l’a vu plus haut, qu’il peut être identifié avec la passe de Bessel de la carte de Proctor.
Pendant les observations de 1879, la région du Tharse a offert plusieurs
fois des voiles blancs passagers, qui, s’ils ne sont pas dus à quelque précipitation
météorique ou quelque efflorescence, ont été causés par des troubles
atmosphériques. Des blancheurs analogues se sont montrées sur un grand
nombre d’autres régions. Elles n’étaient pas aussi blanches que les neiges
polaires « molti inferiore a quello delle nevi polari ». Le 26 décembre, par
une atmosphère calme et pure, l’observateur a découvert une traînée blanche,
de 8° à 10° de largeur, traversant cette région du Tharse, allant du lac
Fig. 190.
Traînée blanche traversant le canal Fortuna et les deux Nils.
du Phénix au Nil double et paraissant se rattacher à un rameau des
neiges boréales (indiqué en pointillé sur la carte, vers le 65e degré de longitude).
Comme la vision était excellente, l’observateur chercha avec soin si
cette traînée blanche passait sur les Nils en les interrompant, ou si, au contraire,
elle était interrompue par eux, comme de la neige fondue. Les Nils
n’étaient pas interrompus, mais leur largeur était notablement diminuée,
réduite à deux filets presque imperceptibles, comme on le voit sur le dessin
(fig. 190).
L’auteur ne cherche pas à expliquer le phénomène observé.
Il est difficile pourtant de se demander si ce ne serait pas là une traînée de neige plus ou moins légère, d’autant plus qu’elle paraissait en rapport avec une extension de la neige polaire boréale. Dans l’hypothèse que c’eût été de la neige et que le Nil fût de l’eau, la neige aurait dû fondre et être entièrement coupée par le Nil. N’aurait-elle fondu qu’au centre du cours ? Ou son éclat seul aurait-il diminué en apparence la largeur de ce cours par irradiation ? Ou bien encore, cette eau n’est-elle pas la même que la nôtre ? Mais l’analyse spectrale paraît prouver cette identité ? Voilà évidemment des questions qui peuvent être posées.