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LA PLANÈTE MARS.
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CI. 1879. — Huggins. Photographie du spectre de Mars[1].

Le savant physicien a réussi à obtenir des photographies directes des spectres des étoiles principales ainsi que des planètes Mars, Jupiter et Vénus. La fente de l’appareil à l’aide duquel ces photographies ont été prises a deux volets, de sorte que, lorsque le spectre d’un astre a été photographié sur une plaque, un volet peut être fermé et l’autre ouvert, et un second spectre peut être photographié sur la même plaque, comme comparaison. Ce second spectre peut être celui du Soleil ou de la Lune, ou d’une étoile connue, ou d’un élément terrestre.

Dans la photographie des spectres planétaires, l’auteur opérait avant la nuit, de sorte qu’il obtenait le spectre du ciel, puis celui de la planète. Par cette méthode, toute différence entre la lumière de la planète et celle du ciel aurait pu être reconnue. Il a obtenu de cette manière les spectres des trois planètes signalées plus haut, mais on n’y remarque aucune différence, aucune modification du spectre solaire dans la région photographiée, de la ligne G à la ligne O.

Le même procédé, appliqué à de petites régions de la surface lunaire, n’a révélé aucune trace d’atmosphère.

CII. 1879. — Schiaparelli. Nouvelles observations[2].

Le laborieux astronome de Milan a continué, pendant l’opposition de 1879, la série d’études entreprise en 1877 et résumée plus haut (p. 288-308). La division du travail est la même, et c’est également le même instrument qui a servi.

Ces nouvelles observations s’étendent du 30 septembre 1879 à la fin de mars 1880. La froide température de cet hiver a eu pour résultat un air calme et transparent, permettant d’excellentes images.

Remarques intéressantes, pour placer l’œil dans les meilleures conditions, l’observateur a pris soin d’éclairer fortement le champ de sa lunette, ce qui supprimait l’effet fâcheux du contraste entre l’éclat de la planète et l’obscurité environnante ainsi que du passage d’un champ obscur à la clarté du papier sur lequel les dessins étaient faits. En second lieu, il ne gardait l’œil

  1. The Observatory, février 1880, p. 295.
  2. Osservazioni astronomiche e fisiche sull’asse di rotazione e sulla topografia del pianeta Marte. Reale Accademia dei Lincei. Memoria seconda. 1 vol. grand in-8o de 110 pages et planches. Rome ; 1881.