» Actuellement, la tache la plus noire et la plus nette, celle que l’on choisirait
de préférence pour marquer l’origine des méridiens, serait la mer circulaire de
Terby : on la choisirait certainement de préférence à la première. En 1830, la
préférence a été donnée à la précédente, et sur plusieurs dessins on voit les deux
faire exactement pendant de chaque côté de l’océan (fig. 184). Ces dessins ne
Fig. 184.
Variations dans les mers de Mars. La mer circulaire de Terby en 1830, 1862 et 1877.
pourraient plus être faits aujourd’hui. Voilà une première variation. Une deuxième est
présentée par l’aspect même de la tache : en 1862, les différents observateurs l’ont
vue allongée de l’est à l’ouest ; en 1877, on l’a vue au contraire parfaitement
ronde (correction faite de la perspective) et certainement non allongée dans le
premier sens. Troisième variation : elle paraissait, en 1862, réunie à l’océan voisin
par un détroit, et, en 1877, instruments de même puissance et observateurs de la
même habileté n’ont rien vu de ce détroit et en ont distingué un autre au nord-est.
Autre exemple de variabilité : d’excellents observateurs ont aperçu en 1862
et 1864, dans l’océan de la Rue, un point lumineux qui aurait pu être formé par
une île couverte de neige et que j’ai cru devoir indiquer sur ma première carte.
Personne ne l’a jamais revu depuis.
» Sans doute, il ne faudrait pas prendre pour des changements réels toutes les différences qui existent entre les observateurs. Ainsi, par exemple, en 1877, plusieurs ont vu réunies à l’occident les mers de Hooke et de Maraldi, tandis que la séparation est restée visible pour les autres ; l’œil est différemment impressionné et l’on pourrait presque dire que pour certains détails il n’y a pas deux yeux qui voient identiquement de la même façon, même les deux yeux d’une même personne. Mais, lorsque l’attention s’est tout spécialement fixée sur certains points remarquables qui auraient dû être rendus parfaitement visibles dans les instru-