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LA PLANÈTE MARS.
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carte (p. 69) et qui correspond au Pyriphlégéton. On croit reconnaître ensuite le Gigas (mais incomparablement plus large), puis le Titan et le Tartare, mais bien différents, par leur position même, de ceux de la carte de Milan ; à l’extrémité de la mer Maraldi, la baie Huggins, très contournée, viendrait rejoindre la mer Oudemans : l’auteur l’identifie avec le canal des Cyclopes ; ce n’est pas être exigeant. Enfin, vers la baie Gruithuisen, un autre canal pourrait correspondre au Léthé. — Ces comparaisons conduisent à penser que l’on voit bien mal, que l’on ne dessine pas les choses où elles sont, ou que tout cela change singulièrement, comme s’il s’agissait de formations atmosphériques, de condensations glissant à la surface du sol ! Pourtant l’auteur assure avoir nettement et sûrement vu et dessiné la baie Huggins (méridien 240). Comparez avec la carte (p. 293).

M. Burton pense que ces canaux sont identiques en nature avec les mers : « I have little doubt that these canals are identical in nature with the seas, though the connexion between them is occasionally singularly complex and difficult to define accurately. »

La neige polaire boréale s’est montrée dans toutes les observations beaucoup plus brillante et plus vaste que l’australe, quoique le pôle nord ait été au delà du bord, sur l’hémisphère invisible, et le pôle sud au contraire, en deçà, sur l’hémisphère visible. L’auteur estime qu’à la date du 10 décembre, les neiges boréales s’étendaient sur un cercle ayant 90° de diamètre. Le cap polaire austral se montrait évidemment excentrique au pôle. Les nuages, nuées ou brouillards qui voilent de temps en temps certaines régions ne sont pas blancs comme les neiges, mais de la couleur des continents, c’est-à-dire jaunâtres, et ne ressortent pas en blanc. Le 5 janvier, la neige polaire australe n’était plus blanche ou brillante, mais jaunâtre, mal définie. Peut-être était-elle en partie fondue, remplacée ou couverte par du brouillard, cette région étant depuis plusieurs mois exposée aux rayons du Soleil.

XCVIII. 1879. — Observations diverses. Dr O. Lohse, Nicolaus Von Konkoly, E. Hartwig, etc.

M. Lohse, dont nous connaissons déjà les observations antérieures, a fait une nouvelle série d’études[1], du 17 septembre au 2 décembre. Ces études se résument en six dessins et une carte. Nous reproduisons ici cette carte (fig. 180), qui ne ressemble pour ainsi dire à aucune des précédentes.

Entre autres divergences, le fameux lac circulaire que nous voyons depuis longtemps passer sous nos yeux, n’est pas rond, ni ovale, mais carré (Cette

  1. Beobachtungen und Untersuchungen über die physische Beschaffenheit der Planeten Jupiter und Mars (Publ. des astr. Observ. zu Potsdam, t. IX, 1882).