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ANCIENNES OBSERVATIONS. — CASSINI.

la seconde : Nuncii syderei interpres. C’est une réponse au Nuncius sidereus de Galilée. Il y a quinze chapitres : les trois premiers sont différents dans les deux mémoires, et les douze suivants sont les mêmes. Dans les trois premiers chapitres de l’édition qui a pour titre : De planetarum maculis, Cassini compare les planètes à la Terre, montre que notre globe, vu de loin dans l’espace, ressemble aux autres planètes, que les mers doivent paraître foncées à cause de l’absorption de la lumière solaire, tandis que les continents doivent paraître clairs[1] ; que les variétés du sol doivent donner naissance à des variétés d’aspect correspondantes, que la figure de la Terre change suivant que le rayon visuel arrive aux régions polaires ou aux régions équatoriales, que l’obliquité de l’éclairement solaire, les nuages et leurs ombres, les chaînes de Montagnes et leurs ombres, sont autant de causes de variations dans l’aspect de notre planète vue de loin, et qu’il doit en être de même pour l’aspect de la Lune et des planètes vues de la Terre. Ensuite il passe aux analogies que les autres planètes présentent avec celle que nous habitons et considère l’observation astronomique au point de vue philosophique.

Il expose que les irrégularités du sol de la planète Vénus ont été soupçonnées par Fontana dès le 22 janvier 1643 et observées par lui, Cassini, à Rome, avec les frères Campana, dans leur excellent télescope — sans doute en 1666.

Pour Mars, il expose que le 7 février (1666), pendant l’aurore, ainsi que les 17 et 18 du même mois, également pendant l’aurore, il a distingué sur le disque de Mars, près du cercle terminateur de la phase, une tache blanche s’avançant dans la partie obscure et représentant sans doute, comme celles de la Lune, une aspérité, une irrégularité de la surface.

Il parle ensuite des bandes de Jupiter, observées dès 1630 par Fontana, et de l’aplatissement de cette planète. Il compare les zones foncées de Jupiter à des chaînes de montagnes.

Le reste de l’opuscule est consacré aux mouvements des satellites de Jupiter. Cet ouvrage ne paraît pas avoir été terminé, car les deux éditions finissent par une moitié de mot coupé à la dernière ligne de la dernière page (LXIII).

X. Même année 1666. — Salvatore Serra.

Pendant que Cassini faisait à Bologne les observations qui viennent d’être exposées, Salvatore Serra en faisait d’analogues à Rome, et les publiait au mois de mai 1666 sous le titre de : Martis revolubilis observationes romanæ

  1. C’est ce que Galilée avait dit, dès 1632, dans son Dialogo interno ai due massimi sistemi del mondo. Œuvres complètes, édition de 1842, p. 72.