Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 1, 1892.djvu/276

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
264
LA PLANÈTE MARS.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

orangé, ocreuse le 21 août. Notons aussi des reflets rougeâtres le long de la mer Maraldi et parfois au sud de l’océan Dawes, ainsi qu’aux environs du lac circulaire et du détroit d’Herschel. Ils ont été surtout sensibles sur la terre de Burckhardt.

LXXXV. 1877. — F. Terby. Études sur la planète Mars[1].

Le savant astronome de Louvain a communiqué à l’Académie de Belgique le résumé de ses observations. Nous en extrairons les points les plus importants. (Lunette de 9cm d’ouverture ; grossissements de 120 à 140 fois).

La tache polaire méridionale a été constamment visible, comme il fallait s’y attendre ; sa forme légèrement ovale attestait bien souvent qu’elle était tournée du côté de la Terre. Cette tache a été la plus brillante, la plus blanche, la plus étendue lors des observations faites à la fin du mois d’août, tandis que le détroit d’Herschel II apparaissait sur le disque (fig. 1). Elle a été plus faible et moins étendue pendant mes observations du milieu de septembre (fig. 2, 3, 4 et 5), tandis qu’on observait les mers Hooke et Maraldi. À partir du 21 septembre, elle fut vue de nouveau plus blanche et plus brillante, tandis que l’on observait l’extrémité occidentale de la mer Maraldi pf, l’océan de la Rue, la mer Lockyer, le détroit d’Herschel II et la mer du Sablier. Pendant la période qu’embrassent ces observations, et qui s’étend du 30 août au 20 octobre, l’auteur n’a pas observé de neiges septentrionales.

Fig. 1. Le 30 août 1877, de 10h 30m à 10h 45m, La tache polaire méridionale est très brillante, très blanche et arrondie. La bordure sombre qui l’entoure (mer Phillips) est la région la plus noire du disque. La région observée est celle du détroit d’Herschel II. En c, on aperçoit deux baies ; en b se trouve l’océan de la Rue. Le grossissement de 120 fois fait voir une région brillante en α ; c’est celle qui correspond aux îles de Phillips et de Jacob. Par moments cette zone donne à la tache l’aspect de deux bandes parallèles. La partie septentrionale du disque, située sous la zone sombre, est beaucoup plus brillante que la région située entre celle-ci et la tache polaire. La zone sombre est plus foncée de chaque côté, dans le voisinage du bord de la planète.

Fig. 2. Le 11 septembre, de 10h 5m à 10h 30m. La tache polaire est beaucoup plus petite et plus faible que le 30 août. Les taches sombres sont elles-mêmes très faibles. On y remarque pourtant très bien des parties inégalement foncées. On voit la mer du Sablier d, la mer Hooke mr, la mer Maraldi f, la terre de Burckhardt β ; la mer Zöllner t est douteuse. En résumé, cette observation a été peu satisfaisante à cause de la faiblesse étonnante de ces taches habituellement si bien visibles.

  1. Bulletin de l’Académie des Sciences de Belgique, 1878, t. I, p. 33.