Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 1, 1892.djvu/244

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
232
LA PLANÈTE MARS.

L’auteur est de nouveau revenu sur cette même question en 1880[1].

M. C.-A. Young, des États-Unis, venait de publier une série d’observations sur les diamètres équatoriaux et polaires de la planète Mars. Ces mesures paraissent avoir été faites avec le plus grand soin et dans les circonstances les plus favorables ; les observations étant réduites et corrigées des légères influences d’aberration, on a la valeur finale de ou de l’aplatissement polaire

Il est facile de démontrer, dit M. Hennessy, que cette valeur s’accorde mieux avec l’hypothèse d’une fluidité antérieure de la planète qu’avec l’hypothèse d’une érosion superficielle par l’action d’un océan liquide ayant la même densité que l’eau.

Si la planète Mars avait été primitivement dans un état de fluidité dû à la chaleur, la masse se trouverait distribuée en surfaces sphéroïdales d’égales densités, la densité croissant de la surface au centre.

L’ellipticité dépendrait de cette loi et de la périodicité du temps de rotation de la planète, comme c’est le cas pour la Terre. Dans un pareil liquide sphéroïdal

est le rapport de la force centrifuge à la gravité à l’équateur et une fonction du rayon dont la forme est subordonnée à la loi qui régit les variations de densité en allant de la surface au centre.

Si nous désignons par le temps de rotation de la planète, par son rayon moyen, par sa masse et par l’intensité de la force de gravitation à sa surface, nous aurons

et, conséquemment,

pour la Terre, nous avons

 et 

de là

et, par conséquent,

  1. Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, 1880, t. I, p. 1419.