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APLATISSEMENT DE MARS.
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Les résultats obtenus par l’auteur ne confirment pas cette théorie, car la plus grande ellipticité que la Terre puisse avoir, en tant que surface de frottement, ne peut dépasser 1/404, fraction qui s’écarte considérablement de ce qui est admis comme résultat des observations.

En 1864, écrit l’autour, j’avais, pour la première fois, appliqué mes calculs à la question de Mars, dans une communication à l’Association Britannique, et un court extrait de mon travail fut publié.

En février 1870, je publiai un mémoire dans l’Atlantis sur la configuration de la planète Mars, et j’appliquai à Mars les résultats mathématiques de mes recherches précédentes. Je trouvai une équation donnant l’ellipticité en fonction de la densité moyenne et de la densité de la surface de la planète

Dans l’équation, est le rapport de la force centrifuge à la gravité.

Maintenant, si nous employons la notation de M. Amigues, sera remplacé par , et par par , ce qui donne

formule qui est précisément celle que donne M. Amigues.

J’ai aussi déduit de ma formule cette conclusion que, si le plus grand aplatissement attribué quelquefois à Mars est admis, nous devons conclure que sa densité superficielle est plus grande que la densité de l’intérieur de la planète. Mais, comme une telle conclusion me paraît contraire aux lois de la Physique, si la constitution de Mars ressemble à celle de la Terre, je préfère accepter les conclusions de Bessel, Oudemans et Winnecke, qui, jusqu’à ce que des observations plus complètes aient été réunies, admettent pour Mars un aplatissement presque insensible.

Un extrait de mes premières recherches sur la théorie de la forme de la Terre, d’après le frottement, a paru dans plusieurs journaux scientifiques, il y a bien des années ; je suis cependant convaincu que les résultats obtenus par M. Amigues, relativement à Mars, l’ont été d’une manière tout à fait indépendante et sans qu’il ait eu aucune connaissance de mes recherches.

La conformité complète des calculs de M. Hennessy avec ceux de M. Amigues le confirme donc dans son opinion soutenue précédemment, en opposition à la théorie de Playfair, Herschel et Lyell, sur la forme et la structure de la Terre[1].

  1. Dans le mémoire d’Arago sur Mars, il est fait allusion à ces difficultés. (Voir plus haut, p. 91.)