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LA PLANÈTE MARS.
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Le tout est de savoir si les prémisses du raisonnement sont exactes, si l’aplatissement de Mars est vraiment de 1/33.

Mais cet aplatissement est très difficile à mesurer. Il peut être inférieur, et de beaucoup, à 1/33. Nous avons pour mesures jusqu’en 1877 :

Insensible. Insensible.
1784
Herschel
1/16.
1862
Main
1/38.
1797
Schrœter
1/81.
1864
Main»
1/46.
1798
Köhler
1/81.
1871
Main»
1/71.
1811 à 1847
Arago
1/30.
1875
Main»
1/36.
1830 à 1837
Bessel
Insensible.
1856
Winnecke
Insensible.
1852
Oudemans, d’après Bessel
Id.
1864
Kaiser
1/117.
1864
Dawes
Insensible.
1835
Main
1/62.
1877
Young
1/219.

(La dernière valeur est probablement la plus sûre.)

Un géomètre anglais, M. Hennessy, a répondu[1] à la communication qui précède en faisant remarquer que les résultats obtenus par M. Amigues paraissent vérifier complètement ceux auxquels il était arrivé lui-même, depuis longtemps.

M. Amigues, dit-il, s’est proposé de lever la grande objection (l’objection à l’hypothèse de la fluidité primitive des astres, en raison de la grandeur exceptionnelle de l’aplatissement de la planète Mars), en faisant voir que les géomètres n’ont point abordé le problème des sphéroïdes avec toute la généralité désirable.

Et, après avoir indiqué la méthode dont il se sert, il a ajouté :

Ce calcul, fait par les moyens ordinaires, c’est-à-dire en employant les fonctions de Laplace et en négligeant les quantités du second ordre, me conduit aux résultats que voici…

Relativement à ces points, M. Hennessy fait remarquer qu’il a depuis longtemps recherché le même problème des attractions sphéroïdales, et précisément par la même méthode, savoir l’application des fonctions de Laplace[2].

Dans le premier cas, il a appliqué les résultats de ses solutions à la question de la figure de la Terre, dans le but d’étudier à fond la théorie qui essaye d’expliquer sa forme sphéroïdale par le frottement de sa surface.

Cette théorie a d’abord été proposée par Playfair dans ses Commentaires sur le système de Newton, et elle a de nouveau été mise en avant par sir John Herschel dans ses Outlines of Astronomy. Elle acquiert aussi quelque intérêt, parce qu’elle a été citée par sir Charles Lyell et sert de base à l’opinion qu’il soutient dans ses Principes de Géologie.

  1. Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, 1878, t. II, p. 590.
  2. Proceedings of the Royal Irish Academy, t. IV, p. 333.