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LA PLANÈTE MARS.
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sur le terminateur, la blancheur éclatante dépassait le disque, et aurait pu être prise pour la neige polaire. Cette neige devait se trouver vers l’intersection du 25e degré de longitude avec le 50e degré de latitude boréale.

Cette mer Knobel est celle que l’on voit dans la région droite du quatrième dessin de Green, reproduit plus haut.

Dans ces croquis, la continuation oblique de la mer du Sablier, la passe de Nasmyth, est également très marquée ; mais la mer Lassell ne l’est pas, tandis qu’elle est très accentuée sur les dessins de Green.

Pendant ces observations, la ligne des côtes de la baie du Méridien a toujours été vue avec une netteté admirable. L’hémisphère boréal de la planète a toujours paru plus clair que l’hémisphère austral. La neige polaire boréale a été mieux visible que l’australe. La mer du Sablier a toujours paru très foncée ; la mer Main est visible, mais moins foncée.

L’astronome anglais regretté T.-W. Webb, l’auteur apprécié de Celestial objects for Common telescopes, a fait, de 1839 à 1873, quatre-vingt-cinq dessins de Mars, dont il nous a communiqué les principaux ; nous en avons déjà parlé plus haut, en 1856, p. 130. Cet observateur avait une vue perçante et une excellente méthode ; ses croquis, quoique de petites dimensions, sont précieux pour un grand nombre de détails. En Angleterre également, M. C. Grover a pris cinq dessins en 1873, à ajouter à ceux de 1867, dont nous avons parlé plus haut, et qui étaient au nombre de douze.

LXXIV. Même année, 1873. — Jules Schmidt : période de rotation de Mars.

Jules Schmidt, directeur de l’Observatoire d’Athènes, a publié au mois de novembre 1873, dans le numéro 1965 des Astronomische Nachrichten, un mémoire mathématique sur la durée de rotation de la planète, d’après ses propres dessins, s’étendant de l’année 1843 à l’année 1873 (on a vu plus haut, p. 127, quatre de ces dessins). L’auteur a comparé ses observations à celles de Kaiser, de Mädler, d’Herschel et de Huygens. Le résultat général de ce travail conduit, pour la période précise de cette rotation, au nombre

24h 37m 22s,6027.

Laissons de côté, comme d’un intérêt purement arithmétique, les dix-millièmes de seconde, et même les millièmes, et même les centièmes, et inscrivons : 24h 37m 22s,6.

Nous avons vu plus haut que cette même durée de rotation a été très soigneusement fixée par Proctor à 24h 37m 22s,7. Elle est donc connue, très certainement, à un dixième de seconde près.