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C. FLAMMARION. — OBSERVATIONS.
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Vogel pense avoir identifié les lignes suivantes du spectre de Mars avec celles du spectre solaire, comme lignes d’absorption dues à l’atmosphère, dites lignes telluriques.

Longueurs d’ondes.
592,1570 : près δ de Brewster.
592,1580 :
592,1 lignes telluriques près D.
594,9
628,0 α.
648,8 raie assez sombre.
655,6 lignes telluriques près C.
687,8 B.

Nous continuerons l’examen de ces recherches spectroscopiques sur l’atmosphère de Mars en 1877. Elles seront plus complètes et plus précises.

LXX. 1873. — C. Flammarion. Observations de la planète Mars.

L’opposition qui a eu lieu pendant le printemps de l’année 1873 a placé la planète en de bonnes conditions d’observation. Voici le résultat des études que nous avons faites nous-même sur sa surface, à l’aide d’une lunette de Secrétan, de 108mm d’ouverture. Grossissement habituel 202, rarement porté à 288, souvent réduit à 150, en raison de la faible élévation de la planète au-dessus de l’horizon.

Nous reproduisons ce résumé tel que nous l’avons présenté à l’Académie des Sciences[1].

Pendant la période d’opposition qui vient de s’écouler, la planète Mars nous a découvert son hémisphère septentrional, qui est moins connu que son hémisphère sud. Le pôle nord, fortement incliné vers nous, se décèle lui-même par une tache blanche très brillante qui, dans certaines conditions de transparence atmosphérique, semble dépasser le contour du disque.

Cette calotte polaire n’est pas actuellement très étendue ; elle offre parfois à l’œil l’impression d’un pois blanc qui scintillerait sur le limbe inférieur du disque, et sa position indique que le pôle se trouve à environ 40 degrés de l’extrémité inférieure du diamètre vertical, dans la direction de l’est (image renversée dans la lunette astronomique). Les neiges polaires boréales ne s’étendent pas actuellement au delà du 80e degré de latitude aréographique. On sait qu’elles couvrent parfois une étendue beaucoup plus considérable, puisque, dans certaines années, elles ont dépassé le 60e degré. Les variations des neiges australes paraissent plus grandes encore.

  1. Comptes rendus des séances de l’Académie des Sciences, t. LXXVII, p. 278, séance du 28 juillet 1873.