Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 1, 1892.djvu/224

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
212
LA PLANÈTE MARS.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion

4 mai 1871, à 9h 30m, à l’aide d’un réfracteur de 8 1/4 pouces, muni d’un grossissement de 300. M. Wilson a fait pendant cette opposition, ainsi qu’en 1877, plusieurs dessins de Mars, qui rappellent surtout ceux de Beer et Mädler.

À ces études ajoutons encore pour 1871 et 1873, celles de MM. Denning, Guyon, Lowdon, également en Angleterre. M. Guyon a fait notamment six dessins en 1871 et dix en 1873. Ces croquis ne changent rien aux données précédentes.

Signalons aussi, pendant cette même opposition, les observations de M. John Joynson à Waterloo, près Liverpool, et celles de M. J. Spear, à Churkrata, au Bengale[1]. Le premier remarque que la neige polaire boréale était beaucoup moins étendue qu’en 1867 et offrait à peu près l’aspect de celle du pôle sud en 1862. « Le canal en forme de verre de vin, « Wine-glass shaped « channel », ajoute l’auteur, est certainement permanent, ainsi que la mer qui le domine. »

Au Bengale, M. Spear remarque, à la date du 9 novembre 1870, que « la neige du pôle nord offre un éclat d’une intensité remarquable. »


LXIX. 1872-1873. — Dr Vogel. Analyse spectrale de l’atmosphère de Mars[2].

L’habile astronome-physicien de l’Observatoire de Bothkamp a observé Mars dans le but de continuer les recherches spectrales dont nous avons parlé plus haut, les 19 novembre 1872, 2, 20 et 22 avril et 3 juin 1873. Il donne en détail, dans le Mémoire cité ci-dessous, la position et les longueurs d’onde de 25 lignes de ce spectre. Voici le résumé des résultats obtenus :

« Dans le spectre de Mars, on retrouve un très grand nombre de raies du spectre solaire. Dans les portions les moins réfrangibles du spectre apparaissent quelques bandes qui n’appartiennent point au spectre solaire, mais qui coïncident avec celles du spectre d’absorption de notre atmosphère. On peut conclure avec certitude que Mars possède une atmosphère qui, pour la composition, ne diffère pas essentiellement de la nôtre, et doit être riche, en particulier, en vapeur d’eau. La coloration rouge de Mars semble résulter d’une absorption qui s’exerce généralement sur les rayons bleus et violets dans leur ensemble ; au moins il n’a pas été possible de discerner, dans cette portion du spectre, des bandes d’absorption tranchées. Dans le rouge, entre C et B, on devine des raies qui seraient spéciales au spectre de Mars ; mais il n’a pas été possible de fixer leur position, à cause de la trop faible intensité lumineuse. »

  1. Monthly Notices, 1871, p. 208 et 262.
  2. Untersuchungen ueber die Spectra der Planeten, verfasst von Dr H.-C. Vogel. Sternwarte zu Bothkamp. Leipzig, 1874.