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LA PLANÈTE MARS.
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LXVI. 1867-1873. — John Browning, Barnes, Johnson, Elger, Grover, Knight, Backhouse, Noble et Williams.

Le premier de ces observateurs, John Browning, excellent constructeur d’instruments d’optique à Londres, a publié dans The Intellectual Observer huit chromo-lithographies de Mars, d’après ses dessins faits du 8 janvier au 24 février 1867.

Il a également présenté à la Société astronomique de Londres, le 10 mai 1867, une série de treize dessins coloriés (y compris ceux dont nous venons de parler), faits par lui, du 29 décembre 1866 au 24 février 1867, à l’aide d’un télescope à verre argenté de 8 pouces 1/2, construit par Barnes. La coloration du disque varie depuis le rose jusqu’à l’ocre, la nuance étant d’autant plus rouge qu’il y a plus d’humidité dans notre atmosphère. Les bords du disque sont très pâles. Les taches sombres sont d’un gris bleuâtre ou verdâtre.

On a vu assez fréquemment de légères taches blanches paraître sur le disque, être emportées par la rotation et devenir presque aussi blanches que les neiges polaires en approchant du bord du disque. Ces nuages étaient, en général, mal définis dans leurs contours et de formes circulaires. On les a toujours observés dans la région de l’équateur.

Le 31 mars, à 7 heures, on a fait un dernier dessin qui correspond exactement à celui qui avait été obtenu le 23 février, à 9 heures. « Dans ces deux dessins, écrit l’auteur, la tache désignée habituellement sous le nom de mer du Sablier (Hour-Glass Sea), est représentée comme venant de passer au centre du disque de la planète. »

Le constructeur Barnes a fait en même temps des dessins de Mars qui s’accordent très bien avec ceux de Browning. Dans cette double série, on retrouve également deux vues identiques à celles de Warren de la Rue, reproduites plus haut ; mais elles n’offrent qu’une lointaine ressemblance avec celles de Secchi, et pas la moindre avec celles de Beer et Mädler.

Browning a construit en 1868 un globe de la planète Mars, d’après la carte de Proctor, dont nous allons parler, et en a tiré des vues stéréoscopiques assez curieuses. Depuis plusieurs années, Warren de la Rue avait obtenu d’excellentes vues stéréoscopiques directes de la Lune, en combinant entre elles des époques de libration correspondant aux mêmes phases et donnant un angle suffisant pour le relief. (L’angle est même un peu trop grand sans doute, car nous ne voyons pas d’autre cause à laquelle nous puissions attribuer la forme ovale trop allongée de ces vues stéréoscopiques de la Lune.)

Parmi les autres observations faites en 1867, signalons celles de MM. Joyn-