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C. FLAMMARION. — MÉTÉOROLOGIE MARTIENNE.
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Le troisième montre à gauche de la mer du Sablier (d) une dentelure m et une langue de terre en n, rappelant la séparation signalée tout à l’heure pour 1873, et que nous avons remarquée aussi dans les dessins de Franzenau (p. 193). Cette même séparation se retrouve dans les deux figures du 20 juillet.

Les pôles sont marqués par une tache neigeuse ; il y en avait même deux au pôle inférieur, le 20 juillet, à 10h 20m, ce qui rappelle encore un dessin de Franzenau du 10 novembre 1864, et un de Secchi du 16 novembre 1862 (p. 147).

Le dernier croquis montre la mer Maraldi et la baie de Huggins et rappelle une observation de Schrœter.

Ces observations de M. Terby conduisent aussi à notre conclusion perpétuelle : permanence des taches fondamentales, mais variations réelles dans les détails.

Si l’on se reporte à notre carte (p. 69), on reconnaît la nécessité de tracer un banc de sable, une ligne de fond parfois découverte au-dessus de la mer du Sablier, à gauche, obliquement, à travers la mer Flammarion. L’ensemble des observations donne l’impression que ces eaux ne doivent pas être très profondes.

LXIV. 1865. — C. Flammarion. Recherches sur la planète Mars.[1]

L’interprétation des observations de Mars est soumise à discussion. Dans la revue scientifique le Cosmos du 26 juin 1863, nous avions discuté les observations de neiges polaires et émis l’idée que ces neiges pouvaient être dues à une eau chimiquement différente de la nôtre ; et nous avions en même temps exprimé l’espérance de voir bientôt une mappemonde méridienne complète de Mars succéder aux projections polaires de Beer et Mädler (Cosmos, 1863, t. I, p. 751). En 1865, revenant sur le même sujet, nous constations que, d’après les observations de 1861, la ligne isotherme de 0° oscille comme sur la Terre, pour les deux hémisphères, jusqu’à 45° de latitude, ce qui paraît indiquer une température moyenne peu différente de notre globe, malgré la plus grande distance de Mars au Soleil. Mais, ajoutions-nous, « qui nous assure que le degré de congélation de l’eau terrestre et de cristallisation de notre neige soit celui auquel se produisent sur cette planète les mêmes phénomènes ? On pourrait plutôt penser le contraire, puisque l’ébullition dépend du rapport spécial qui existe entre la vapeur du liquide et la pression atmosphérique et que la congélation diffère semblablement selon les substances. C’est aller trop vite et trop loin que de transporter les phénomènes terrestres sur une région étrangère à celle où ils se produisent, » (Cosmos, 1865, t. II, p. 315).

  1. Cosmos des 6, 20 septembre et 11 octobre 1865.