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J. C. ZÖLLNER, SEIDEL, SCHMIDT. — PHOTOMÉTRIE.
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LXI. Même année, 1864. — Talmage. Secchi, Rudolf Wolf.

Pendant cette même opposition de 1864, M. Talmage[1], observateur anglais, a remarqué, principalement à la date des 14 et 18 novembre, que le pôle sud présentait une élévation très accentuée au-dessus du disque de la planète, élévation causée sans doute par un effet d’irradiation de cette intense lumière blanche, réfléchie par la neige, et qui, mesurée au micromètre, atteignait 2″,5. L’auteur fait remarquer que cette observation est identique à celles faites par William Herschel, les 17 avril 1777 et 20 mai 1783 (voir plus haut, p. 51, fig. 17 et p. 57, fig. 13).

Le 24 novembre, les taches de Mars ont paru plus distinctes que jamais, et pourtant, ce jour-là, notre atmosphère était assez trouble ; l’observateur croit pouvoir en conclure que plus notre atmosphère est claire et moins les détails de la planète Mars sont visibles. (Il avait observé Mars sans grand succès en 1862, sous le beau climat de Nice.) Nous aurons lieu de discuter cette assertion qui n’est pas tout à fait paradoxale.

Le P. Secchi a réobservé Mars pendant cette même opposition de 1864. Nous avons signalé plus haut ces observations (p. 149).

Remarquons encore, parmi les études de 1864, celles de M. Wolf, de Zurich[2]. Dans le but d’obtenir une nouvelle détermination de la durée de rotation de la planète, le savant directeur de l’Observatoire de Zurich a comparé un dessin fait par lui le 19 novembre 1864, à 10h 30m, avec un dessin de Secchi du 26 septembre 1862, à 9h 45m (Voir plus haut, p. 146, fig. 86, B) et a trouvé pour cette durée

24h 37m 22s,9.

LXII. Même année, 1864. — J. c. Zöllner, Seidel, Schmidt, Photométrie.

Zöllner et Seidel, physiciens allemands, ont fait, pendant cette même opposition de Mars, des observations photométriques[3] d’où il résulte que Mars ressemble à la Lune quant à la variation de lumière réfléchie suivant les phases et quant au grand éclat des portions marginales du disque. D’autre part, Zöllner trouve que l’albedo de Mars, c’est-à-dire son pouvoir réfléchissant moyen, n’est guère plus grand que celui de la Lune, à peine de moitié en plus. Jupiter et Saturne ont, au contraire, un grand pouvoir réfléchissant. La cause paraît due à ce que, sur ces deux planètes, ce sont les nuages de

  1. On an appearance presented by the spots on the planet Mars (Monthly Notices of R. A. S., 1865, p. 193).
  2. Astronomische Mittheilungen, no 22, p. 57.
  3. Photometrische Untersuchungen ; Leipzig, 1865.