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BEER ET MÄDLER.

et, au lieu de cela, Herschel, n’ayant égard qu’en passant à la correction qui provient du changement de la longitude et ne faisant pas du tout attention aux autres, admet comme résultat final pour 1779

24h 39m 22s,1.

Il faut cependant encore avoir égard à une circonstance qui ne peut guère être soumise au calcul. Nous calculons la grandeur de la phase au moyen de l’angle que forment la Terre et le Soleil avec le centre de Mars, mais l’expérience nous apprend, dans Vénus et Mercure, que la largeur de la partie obscurcie se trouve être toujours un peu plus grande que le calcul ne le demande. En outre, avec un instrument d’une irradiation aussi forte qu’a dû l’être le télescope d’Herschel, le bord entièrement éclairé s’avancera beaucoup plus dans la partie obscurcie que le bord opposé ; or, comme les 11 et 13 mai le disque complet a été aperçu, mais que les 17 et 19 juin il manquait déjà au bord oriental 28° 16′ et 29° 22′, il faut donc d’après toute vraisemblance augmenter la correction II et diminuer par conséquent la période de rotation.

Herschel, prenant pour base la période de 24h 39m 22s,1, qu’il avait trouvée, admit qu’entre les jours suivants, où les mêmes taches furent aperçues,

1777 avril 8  et 1779 juin 6,  il s’était écoulé 768 rotations ;
1777 avril» 17  et 1779 juin» 15,  il s’était» écoulé» 768 rotations ;»
1777 avril» 26  et 1779 juin» 19,  il s’était» écoulé» 763 rotations ;»

d’où résulta alors la période :

24h 39m 23s,03
24h 39m 18s,94
24h 39m 23s,04
Moyenne
24h 39m 21s,67.

En augmentant les diviseurs d’une unité et en ayant égard aux corrections exigées, on obtient :

24h 37m 28s,5
24h 38m 22s,3
24h 37m 28s,0
Moyenne
24h 37m 26s,27 ;

de sorte que la différence de 2 minutes qui se trouve entre le résultat d’Herschel et le nôtre se trouve réduite à 21/2 secondes.

Il est évident que, pour le résultat exact des observations, les deux diviseurs sont également à peu près possibles et vraisemblables, tandis qu’une diminution du diviseur que nous avons appliqué dans la combinaison de 1830 et 1832 ferait supposer une erreur moyenne de 1h 15m dans les intervalles observés en 1830, ce qui est inadmissible.

Il est bien loin de notre pensée de vouloir mettre en doute l’exactitude et le talent d’observation d’Herschel ; seulement les circonstances de beaucoup plus favorables qui ont accompagné nos observations en 1830, ainsi que la stricte