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LA PLANÈTE MARS.

et le 22 février, ainsi que le 12 mars ; mais aucun point n’en a été assez fortement marqué pour qu’on pût en tirer une détermination précise.

Cette remarque est curieuse et digne d’une attention toute particulière, car cette tache efh est la mer du Sablier, qui, généralement est, au contraire, si nette et si bien caractérisée. Pendant l’opposition dernière (1890), par exemple, elle frappait la vue chaque fois que l’hémisphère qui la renferme était tourné vers nous.

Quant à l’opposition de 1839, toutes les observations ont été faites avec le grand télescope de l’Observatoire royal. Mars exigeait un fort grossissement et, par conséquent, une grande tranquillité dans l’atmosphère. Cette dernière condition se réalisa rarement dans l’hiver de 1838 à 1839, ce qui fait que les observations n’ont pu être nombreuses. L’hémisphère austral cachait 62° de sa surface à la vue, de sorte qu’il était en grande partie non observable, et aucune des taches de cet hémisphère ne put être distinguée avec précision.

Les dix dessins publiés pour cette année 1839 par les auteurs sont tellement pâles et indécis qu’il serait absolument inutile de les reproduire ici.

Voici les conclusions générales qu’ils tirent de l’ensemble de leurs observations sur les pôles et les saisons :

La couleur des taches polaires, toutes les fois qu’on put les apercevoir distinctement, fut toujours un blanc pur et brillant, en aucune façon semblable à la couleur des autres parties de la planète. En 1837, il arriva une fois que Mars fut, pendant l’observation, complètement obscurci par un nuage, à l’exception de la tache polaire qui se montrait distinctement à la vue. Cette grande différence est aussi cause que son étendue et sa figure peuvent être appréciées avec beaucoup plus de certitude que pour aucune autre tache de la planète, et même il ne serait pas impossible qu’on n’appliquât avec succès sur elle des mesures au micromètre en l’observant avec de puissants instruments.

Il faut aussi remarquer la diminution et l’accroissement de ces taches qui conservèrent malgré cela toujours la même figure, ainsi que la circonstance que les pôles de rotation formèrent ordinairement les centres de ces taches ou du moins ne s’en éloignèrent jamais que de quelques degrés. Nous avons déjà indiqué plus haut les variations de la tache du pôle austral, ainsi que les saisons de Mars qui répondent aux données de l’observation et que nous avons exprimées dans leur rapport avec les saisons de la Terre. La tache du pôle boréal de son côté présenta les variations suivantes :

Limites à… .
1837  Janv. 12. 
Limites à
74° 18′ ;  saison correspondante au 14 mai.
Mars 7.
Limites» à
76° saison» correspondante au» 14 juin.
1839 Févr. 26.
Limites» à
78° 33′ saison» correspondante au» 17 juin.
Avril 1.
Limites» à
80° 48′ saison» correspondante au» 14 juillet.
Avril 16.
Limites» à
82° 20′ saison» correspondante au» 12 juillet.
Mai 1.
Limites» à
81° saison» correspondante au» 20 juillet.