Dans les observations du 26 septembre au 5 octobre (fig. 10 à 12), il se montra plusieurs taches d’une couleur passablement sombre, s’étendant sur le disque en forme de zone, qui étaient très fortement limitées, surtout du côté du Nord et y formaient un contraste très prononcé, avec cet espace tout à fait libre de taches et présentant une lumière entièrement claire. Une saillie de ces taches, au point m, était distincte et large, surtout au côté boréal ; au côté austral, au contraire, elle était si étroite qu’on ne pouvait l’apercevoir qu’avec beaucoup de peine. La tache pm était très noire, surtout à son extrémité occidentale p qui était arrondie. Entre cette tache et la tache blanche du pôle austral, se montra constamment une bande q, assez large, mais d’une teinte blafarde. Du 5 au 12 octobre, des nuages suspendirent nos observations. Le 13 seulement, nous aperçûmes de nouveau une petite tache foncée près du bord occidental (fig. 13), et le 14, à 7h 37m (fig. 14), nous nous assurâmes que c’était la tache a de la première observation. Maintenant, il importait de distinguer dans les soirées suivantes, avec la plus grande précision possible, son passage par le centre, et c’est ce que nous pûmes faire les 19 et 20, par une atmosphère remarquablement pure (fig. 15 et 16).
Ces observations constituent vraiment le premier essai méthodique sur la géographie martienne. Nous offrons à nos lecteurs (fig. 68) la carte que Mädler et Beer ont construite d’après ces précieuses observations. Cette figure reproduit les deux hémisphères dessinés par ces astronomes, et représente l’ensemble de la planète d’après leurs propres observations de 1830 à 1839. (Nous publions ici la figure même qui accompagne le mémoire de ces observateurs.) C’est là, en fait, la première carte géographique qui ait été tracée du monde de Mars. Elle est restée seule pendant trente ans, et est devenue pour ainsi dire classique pour tous les observateurs subséquents.
L’hémisphère boréal contient évidemment une erreur : l’extrémité de la tache ehf (tache qui n’est autre que la mer du Sablier) qui ressort, en ponctué,