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LA FIN DU MONDE

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choc terrestre ! L’inflammation des étoiles filantes et des bolides, la fusion superficielle des uranolithes qui arrivent brûlants à la surface du sol, tout nous conduit à penser que la chaleur la plus intense serait le premier et le plus considérable effet de la rencontre, ce qui n’empêcherait évidemment pas les éléments massifs formant le noyau de la comète d’écraser les points frappés par leur passage, et peut-être même de disloquer tout un continent.

« Le globe terrestre se trouvant entièrement enveloppé par la masse cométaire, pendant sept heures environ, la Terre tournant dans ce gaz incandescent, l’appel d’air soufflant avec violence vers l’incendie, la mer se mettant à bouillir et emplissant l’atmosphère de vapeurs nouvelles, une pluie chaude tombant des cataractes célestes, l’orage partout suspendu, les déflagrations électriques de la foudre lançant les éclairs de toutes parts, les roulements du tonnerre s’ajoutant aux hurlements de la tempête, et l’antique lumière des beaux jours ayant fait place à la lueur lugubre et blafarde de l’atmosphère, tout le globe ne tarderait pas à être envahi par le retentissement du glas funèbre et le cataclysme deviendrait universel, quoique la mort des habitants des antipodes fût sans doute différente de celle des premiers. Au lieu d’être immédiatement consumés par le feu céleste, ils mourraient étouffés par la vapeur ou par la prédominance de l’azote — l’oxygène ayant rapi-