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LA FIN DU MONDE



Solvet sæclum in favilla !
puis m’empêcher de remarquer que la croyance universelle de l’Église sur ce point a toujours été précisément celle-là : « Les cieux passeront », dit saint Pierre, « les éléments embrasés se dissoudront, et la Terre sera brûlée avec tout ce qu’elle renferme. » Saint Paul annonce la même rénovation par le feu. Et nous invoquons toujours à la messe des morts : Eum qui venturus est judicare vivos et mortuos et sæculum per ignem… Oui : Solvet sæclum in favilla ! Dieu réduira l’univers en cendres. »

— La science, répliqua le Secrétaire perpétuel, s’est accordée plus d’une fois avec la divination de nos aïeux. L’incendie dévorerait d’abord les régions terrestres frappées par la comète. Tout le côté de la Terre atteint par l’immense masse cométaire serait brûlé avant que les habitants de l’autre hémisphère se fussent rendu compte du cataclysme. Mais l’air est un mauvais conducteur de la chaleur, et celle-ci ne se transmettrait pas immédiatement au point opposé.

« Si notre côté était justement tourné vers la comète aux premières minutes de la rencontre, ce serait le tropique du Cancer, les habitants du Maroc, de l’Algérie, de Tunis, de l’Italie, de la