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APRÈS LA FIN DU MONDE

donnée est encore celle que Pascal a répétée et à laquelle il n’y avait et il n’y a rien à ajouter : « Une sphère dont le centre est partout, la circonférence nulle part »

C’est cet infini qui assure l’éternité de l’univers.

Étoiles après étoiles, systèmes après systèmes, myriades après myriades, milliards après milliards, univers après univers, se succèdent sans fin dans tous les sens. Nous n’habitons pas vers un centre qui n’existe point, et aussi bien que l’étoile la plus lointaine dont nous venons de parler, la Terre gît au fond de l’infini.

Sans fin dans l’espace. Volons par la pensée dans une direction quelconque du ciel, avec une vitesse quelconque, pendant des mois, des années, des siècles, toujours, toujours, jamais nous ne serons arrêtés par une limite, jamais nous n’approcherons d’une frontière : toujours nous resterons au vestibule de l’infini ouvert devant nous…

Sans fin dans le temps. Vivons par la pensée au delà des âges futurs, ajoutons les siècles aux siècles, les périodes séculaires aux périodes séculaires, jamais nous n’atteindrons la fin : toujours nous resterons au vestibule de l’éternité ouverte devant nous…

Dans notre petite sphère d’observation terrestre, nous constatons que, à travers tous les changements d’aspects de matière et de mouvement, la