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APRÈS LA FIN DU MONDE

Terre : cent quarante-six milliards d’étoiles filantes par an. Il en tombe incomparablement plus sur le Soleil, à cause de son attraction prépondérante. S’il en recevait par an environ la centième partie de la masse de la Terre, cette chute suffirait pour entretenir son rayonnement, non point par la combustion de ces météores, — car, si le Soleil se consumait lui-même, il n’aurait pas duré plus de six mille ans, — mais par la transformation en chaleur du mouvement subitement arrêté, et égal à 650 000 mètres dans la dernière seconde de chute, tant l’attraction solaire est intense.

La Terre tombant sur le Soleil entretiendrait pendant 95 ans la dépense actuelle d’énergie du Soleil ;

Vénus pendant 84 ans ;

Mercure pendant 7 ans ;

Mars pendant 13 ans ;

Jupiter pendant 32 254 ans ;

Saturne pendant 9 652 ans ;

Uranus pendant 1 610 ans ;

Et Neptune pendant 1 890 ans.

C’est-à-dire que la chute de toutes les planètes dans le Soleil produirait assez de chaleur pour entretenir sa production pendant près de quarante-six mille ans.

Il est donc certain que la chute des météores ajoute une longue durée à l’entretien de la chaleur solaire. Un trente-trois-millionième de la masse solaire ajouté chaque année suffirait pour com-