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CHAPITRE V

OMÉGAR

Tu sais de quel linceul le temps couvre les hommes.
Tu sais que, tôt ou tard, dans l’ombre de l’oubli,
Siècles, peuples, héros, tout dort enseveli.
Lamartine, Harmonies.

Le froid s’accentuait. C’était comme un éternel hiver, malgré le Soleil. Toutes les espèces animales et végétales devenaient caduques, malgré leurs transformations, et cessaient de lutter pour la vie, comme si elles eussent compris leur condamnation. Les merveilleuses facultés d’adaptation de l’espèce humaine et une sorte d’énergie sauvage et infatigable avaient prolongé la vie physique et intellec-