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L’APOGÉE

purement astronomique, avait pour origine la coïncidence du solstice de décembre avec le périhélie et se renouvelait tous les vingt-cinq mille sept cent soixante-cinq ans. La première ère, embrassant toute l’histoire ancienne et supprimant les dates négatives antérieures à la naissance de Jésus-Christ, avait été datée de l’année 24517 avant l’ère chrétienne. C’était là l’origine de l’histoire. La seconde ère avait été fixée à l’an 1248 de notre ère ; la troisième avait commencé, par une fête universelle, l’an 27013, et l’on avait continué ainsi, en tenant compte, dans la suite, des variations astronomiques séculaires de la précession des équinoxes et de l’obliquité de l’écliptique. Les principes rationnels avaient fini par avoir raison de toutes les bizarreries fantaisistes des calendriers anciens.

La science avait su conquérir toutes les énergies de la nature et diriger toutes les forces physiques et psychiques au profit de l’humanité ; les seules limites de ses conquêtes avaient été celles des facultés humaines, qui, assurément, sont peu étendues, surtout lorsqu’on les compare aux facultés de certains êtres extra-terrestres, mais qui surpassent considérablement celles que nous connaissons aujourd’hui.

Notre planète arriva ainsi à former une seule patrie, illuminée d’une éclatante lumière intellectuelle, voguant dans ses hautes destinées comme un chœur qui se déroule à travers les accords d’une immense harmonie.