de la civilisation. La planète entière avait fini par devenir le jardin de l’humanité, jardin désormais dirigé scientifiquement, intelligemment et rationnellement : on ne vit plus les arbres fruitiers et les vignes se mettre en fleur avant les gelées du printemps, ni la grêle dévaster les fruits de la terre, ni les orages coucher les blés, ni les rivières inonder les villages, ni les pluies ou la sécheresse empêcher les récoltes, ni l’excès de chaleur ou de froid tuer les êtres. On utilisa pendant l’hiver la chaleur solaire emmagasinée soigneusement pendant l’été. L’ordre naturel comme l’ordre social furent organisés. Les travailleurs ne moururent plus de faim, décimés par l’indigence, et les fainéants ne moururent plus d’apoplexie ou de gastralgie pour avoir trop mangé. L’intelligence régna.
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LES MÉTAMORPHOSES