Page:Flammarion - La Fin du monde, 1894.djvu/253

Cette page a été validée par deux contributeurs.
247
LES ÉTAPES DE L’AVENIR

Transformations non moins complètes dans les sciences, dans les arts, dans l’industrie surtout, et dans les littératures. La classification des connaissances humaines au point de vue de leur valeur intrinsèque changea avec le progrès relatif de chacune d’elles. La météorologie, par exemple, devint une science exacte et atteignit la précision de l’astronomie : vers le trentième siècle, on arriva à prédire le temps comme nous prédisons aujourd’hui l’arrivée d’une éclipse ou le retour d’une comète. Les almanachs antiques firent place à des annuaires précis annonçant longtemps à l’avance tous les phénomènes de la nature. Les fêtes publiques, les parties de plaisir furent toujours couronnées d’un beau ciel, et sur les mers les navires n’allèrent plus au-devant des tempêtes.

Les forêts avaient entièrement disparu, détruites par la culture — et pour la fabrication du papier.

Le taux légal de l’intérêt était descendu à un demi par 100. Les gros rentiers avaient rejoint les âges fossiles.

L’électricité avait remplacé la vapeur. Les chemins de fer, les tubes pneumatiques fonctionnaient encore, mais surtout pour les transports de matériel. On voyageait de préférence, surtout pendant le jour, en ballons dirigeables, en aéronefs électriques, aéroplanes, hélicoptères, en appareils aériens, — les uns plus lourds que l’air, comme les oiseaux, les autres plus légers, comme les