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LA FIN DU MONDE

l’an 1274, du concile de Vienne de 1312 et les ordonnances de Grégoire X et Grégoire XIII, les souverains pontifes ne peuvent être élus que par le conclave des cardinaux. Ces conciles et ces ordonnances n’avaient pas prévu le cas de la mort de tous les cardinaux à la fois. Aux termes mêmes de la juridiction ecclésiastique, aucun pape ne pouvait donc plus être nommé. Par ce fait même, l’Église n’avait plus de chef et saint Pierre n’avait plus de successeur. C’était la fin de l’Église catholique, telle qu’elle était constituée depuis tant de siècles.

… « Demandez le XXVe Siècle, quatrième édition. L’apparition d’un nouveau volcan en Italie, une révolution à Naples… Demandez le journal. »

Cette quatrième édition avait succédé à la seconde, sans souci de la troisième.
Elle racontait qu’un bolide du poids de cent mille tonnes, ou davantage peut-être, s’était précipité, avec la vitesse signalée plus haut, sur la solfatare de Pouzzoles et avait traversé la croûte légère et sonore de l’ancienne arène, qui s’était effondrée ; les flammes intérieures s’étaient mises à jaillir, ajoutant un nouveau volcan au Vésuve et illuminant de leur éclat les champs Phlégréens. La révolution qui couvait sous les terreurs napolitaines avait vu là un ordre du ciel et, conduite par des moines fanatiques, commençait à piller le « Palazzo reale ».

… « Demandez le XXVe Siècle, sixième édition. L’apparition d’une nouvelle île dans la Méditerranée, les conquêtes de l’Angleterre… »