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LE CONCILE DU VATICAN

quentes périodes oratoires du patriarche, et par moments, sous certains effets de lumière, on croyait voir s’avancer les trompettes du jugement, entendre même les sons lointains du céleste appel et voir s’agiter et revivre entre ciel et terre toutes ces chairs ressuscitées !

À peine le patriarche de Jérusalem eut-il achevé

La lettre tue ! s’écria-t-il.
la péroraison de son discours qu’un évêque indépendant, l’un des plus bouillants dissidents du concile, le savant Mayerstross, se précipita à la tribune et se mit à soutenir qu’il ne fallait rien prendre à la lettre dans les évangiles, dans les traditions de l’Église, et même dans les dogmes. « La lettre tue, s’écria-t-il ; l’esprit vivifie ! Tout se transforme, tout subit la loi du progrès. Le monde marche. Les chrétiens éclairés ne peuvent plus admettre ni la résurrection des corps, ni le retour de Jésus sur un trône de nuées, ni le jugement dernier. Toutes ces images, ajouta-t-il, étaient bonnes pour l’Église des catacombes ! Il y a longtemps que personne n’y croit plus. De