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LA FIN DU MONDE

et de vingt-cinq archevêques ou évêques français ; mais la majorité avait force de loi et, le dogme de la divinité du pape ayant été solennellement proclamé, on avait vu quatre cent cinquante et un prélats se prosterner au pied du trône pontifical et adorer le « Divin Père », expression qui remplaçait depuis longtemps déjà l’ancienne qualification de « Saint Père ».

Aux premiers siècles du christianisme, le titre honorifique donné au pape avait été « Votre Apostolat » ; plus tard, on avait substitué à ce titre antique celui de « Votre Sainteté » ; désormais on devait dire : « Votre Divinité ». L’ascension du titre s’était continuée jusqu’au zénith.

Le concile s’était partagé en un certain nombre de sections ou de comités d’études, et la question, souvent agitée d’ailleurs, de la fin du monde avait fait l’objet exclusif d’un de ces comités. Notre devoir est de reproduire ici aussi exactement que possible la physionomie de la principale séance consacrée à cette discussion.

Le patriarche de Jérusalem, homme de grande piété et de foi profonde, avait pris le premier la parole. Il s’était exprimé en latin ; mais voici la traduction fidèle de ses paroles.

« Vénérés Pères, je ne puis agir plus sagement que d’ouvrir devant vous les saints Évangiles. Permettez-moi de lire textuellement :

« Lorsque vous verrez que l’abomination de la