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COMMENT LE MONDE FINIRA

tourmente de mourir, mais, en définitive, tout le monde s’en tire. » Il en sera de même pour notre planète. Mais ce n’est pas la comète actuelle qui la tuera. Je partage l’opinion de notre jeune et savante chéfesse du bureau des Calculs : la diminution de la vapeur d’eau de l’atmosphère précédera l’extinction du Soleil et la vie terrestre s’éteindra par l’absence d’eau et par le froid. Ce sera la fin. »

Au moment même où l’orateur venait de prononcer ces dernières paroles, on entendit tomber subitement du plafond une voix étrange qui paraissait venir des profondeurs de l’espace… Mais peut-être est-il utile de donner ici quelques mots d’explication.

Les Observatoires établis sur les plus hautes montagnes du globe étaient, avons-nous dit, reliés téléphoniquement avec l’Observatoire de Paris, et les téléphones d’arrivée parlaient à distance, sans qu’on eût besoin de placer aucun appareil récepteur contre l’oreille. Le lecteur se souvient sans doute qu’à la fin de la séance précédente on avait apporté un phonogramme du mont Gaorisankar annonçant un message photophonique des habitants de Mars, que l’on allait immédiatement déchiffrer. Comme l’interprétation de ce document n’avait pas encore été reçue au moment de l’ouverture de la seconde séance, l’administration des Communications électriques avait mis l’Institut en rapport avec l’Observatoire, et un téléphonoscope