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LA FIN DU MONDE

la paléontologie ont découvertes dans toutes les espèces animales et végétales ne conduiront pas l’espèce humaine, de stage en stage, de degré en degré, à un état de perfection physique et intellectuelle autant supérieur à notre état actuel que celui-ci l’est à l’iguanodon, au stégosaure ou au compsonote des époques géologiques disparues ? Qui sait si nos squelettes fossiles ne paraîtront pas à nos successeurs aussi monstrueux que ceux des dinosauriens ? Peut-être alors la stabilité de la température fera-t-elle douter qu’une race vraiment intelligente ait été contemporaine d’une époque soumise comme la nôtre aux sauts insensés du thermomètre et aux variations fantastiques de l’état du ciel qui caractérisent vos burlesques saisons. Et qui sait si plusieurs fois d’ici là quelque immense révolution du globe, quelque transformation générale, n’ensevelira pas le passé en de nouvelles couches géologiques pour reconstituer une nouvelle ère, de nouvelles périodes, quinquennaire, sexennaire, tout à fait différentes des précédentes ?

« Ce qui est certain, c’est que le Soleil finira par perdre sa chaleur ; sa masse se condense et se resserre, sa fluidité diminue. Il arrivera une époque où la circulation qui alimente la photosphère et qui régularise sa radiation en y faisant participer l’énorme masse presque entière sera gênée et commencera à se ralentir. Alors la radiation de lumière et de chaleur diminuera, la vie